

Parentalité: arrêtons de confondre bienveillance et perfection!
- Est-ce quelque chose de violent d’imposer à un enfant de manger à table avec toute la famille?
- Est-ce que je suis bienveillante si je dis « non » à ma fille lorsqu’elle veut aller jouer chez sa copine un jour où cela ne m’arrange pas?
- Est-ce que je peux interdire les jeux vidéos à mon fils, et me considérer comme une bonne mère?
Ce genre de questions est récurrent chez bon nombre de parents qui ont à cœur d’élever leurs enfants avec bienveillance et respect.
On ne peut que saluer cette intention qui est au service de l’épanouissement des jeunes générations.
Ceci dit, parfois, quand j’entends certaines de ces questions, je me demande si parfois, à force de vouloir faire « bien », on ne crée pas de la crispation autour de cette question de l’éducation bienveillante.
Certaines personnes qui se présentent comme des spécialistes de l’éducation bienveillante vous donneront la liste précise de ce qu’il faut faire, et de ce qu’il ne faut pas faire, pour apporter à nos enfants le terreau de bienveillance dont ils ont besoin pour s’épanouir.
On vous dira par exemple:
- vouloir réduire le temps que votre adolescent passe devant un écran est une atteinte à sa liberté.
- obliger un petit enfant à manger à table avec le reste de la famille est préjudiciable pour son épanouissement.
- Voici ce qu’il faut faire, voici ce qu’il ne faut pas faire.
etc…
Je vous le dis clairement:
- pour moi, dicter aux parents ce qui est violent ou bienveillant contribue à les déconnecter de leur confiance en eux, de leur propre bon sens, et même de leurs enfants.
En effet, si je permets à mon enfant de choisir son heure de coucher, parce que j’ai lu quelque part que c’était bon pour lui, tout en ignorant mes signaux intérieurs qui m’indiquent une autre marche à suivre…
je suis bel et bien déconnectée de moi, et de mon enfant!
Nous nous retrouvons devant un paradoxe assez tragique, finalement:
Nous voulons contribuer à ce que nos enfants soient écoutés, respectés dans leurs besoins, à ce qu’ils aient les clés pour se connaître et pour qu’ils sachent prendre soin d’eux… et pour cela, nous nous déconnectons de notre cœur, en cherchant à l’extérieur des réponses toutes faites.
Voilà l’exemple que nous leur donnons: « les réponses ne peuvent pas se trouver en moi, il faut que j’aille demander à des spécialistes ce que je dois faire dans ma situation »!
C’est pour cela que je fuis comme la peste toute méthode basée sur des listes d’actions à éviter ou à favoriser*.
Car non seulement ces stratégies concrètes…
- ne prennent pas en compte la situation particulière de chacun,
- mais en plus elles nous confortent dans l’idée qu’il y a des bons et des mauvais comportements, encourageant par là-même une vision dualiste du monde, basée sur les jugements.
Mais alors, faut-il rester tout seul dans son coin, avec ses problèmes, et réagir au coup par coup, sans se donner ne serait-ce qu’une ligne de conduite?
J’y viens…
Il me semble que d’adopter une ligne de conduite en lien avec nos valeurs profondes peut nous aider à ancrer ces dernières au quotidien, et nous évitera bien des fois de tomber dans les écueils de la violence… à condition que cette ligne se base sur l’écoute de nos repères intérieurs plutôt que sur l’obéissance à des repères extérieurs!
De nombreuses pratiques peuvent nous aider à cultiver cette écoute. Celle que je connais le mieux est la Communication Non violente, axée sur une sensibilité aux sentiments et aux besoins en présence.
- Si vous souhaitez aller plus loin, vous pouvez lire cet article.
- Si vous souhaitez en savoir plus sur la Communication Non Violente appliquée à l’éducation, vous pouvez lire ce livre: être parent avec son coeur, de Inbal Kashtan
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La Fannette
*Bien entendu, je ne remets pas en cause les garde-fous élémentaires qui protègent les enfants des maltraitances et des violences ordinaires.