Archive from décembre, 2016

Les petits jeux de l’ego: 5- jouer des rôles

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Nous l’avons vu dans le deuxième article sur les petits jeux de l’ego: ce dernier adore poser des étiquettes sur les autres.

Le petit jeu que nous allons explorer aujourd’hui est une réaction de l’ego à ces étiquettes: que quelqu’un pose une étiquette sur moi,  si je ne prends pas mes distances avec mon ego, il n’aura de cesse de me convaincre que je suis  réellement ce que l’on a dit sur moi, et il me conduira à jouer le rôle que l’on m’a attribué, ou au contraire à m’en défendre avec virulence.

Si un enfant s’entend qualifier de « méchant » à longueur de journée, il se déconnectera de sa bienveillance naturelle, et il entrera dans le rôle du méchant, car l’ego croit ce qu’on lui dit.

Si un enfant s’entend qualifier de « gentil » à longueur de journée, il se mettra une pression incroyable pour tenir son rôle de gentil, au risque de ne pas se respecter.

Vous l’aurez compris, coller des étiquettes encourage le jeu des rôles, et une relation de cœur à cœur peut vite devenir une relation d’ego à ego.

Pour sortir de ce petit jeu, c’est à la fois très simple, et très difficile.

Je trouve que c’est difficile,

  • … parce que la plupart d’entre nous, durant l’enfance,  avons été encouragés dans ces jeux, où le jugement et les étiquettes tenaient une place importante. Ils faisaient partie de notre langage courant, et nous avions l’habitude d’en recevoir notre lot quotidien. Nous avons passé beaucoup de temps et d’énergie à prouver que nous étions comme ceci ou comme cela, ou à nous défendre d’être ceci ou cela. Les blessures que nous en gardons, tant qu’elles restent tapies dans l’inconscient, peuvent à tout moment prendre les rênes de notre ego et nous entraîner dans ses petits jeux.

 

  • … car on n’en sort pas une fois pour toutes: je vois des personnes qui ont beaucoup travaillé sur elles-mêmes, qui transmettent des clés importantes sur la relation authentique à soi et au monde, et qui tombent tout de même régulièrement dans le piège de croire ce que leur dit leur bande de fans: « tu es formidable, qu’est-ce que j’aimerais avoir ta sagesse, tu es tellement ceci, tu es tellement cela. » A force d’entendre ce genre de discours, certains croient qu’ils sont formidables, et sages, et ceci et cela. Alors, ils agissent parfois à partir de cette croyance, s’évertuent à être fidèles à leur réputation, et ont de la difficulté à se remettre en cause: « puisque tant de gens me font confiance, j’ai forcément raison. J’ai guéri toutes mes blessures, mon ego n’a plus de prise sur moi. » Ce genre de croyance favorise la prise de pouvoir de l’ego de manière inconsciente, et met à mal la cohérence de l’enseignement proposé par ces formateurs.

 

Mais enfin, me direz-vous, comment fait-on alors, si on ne peut plus dire à son enfant qu’il est gentil, ou à son thérapeute qu’il est formidable, au risque de mettre en place une relation d’ego à ego…?

C’est là que ça devient simple… grâce à ces 5 clés

  • Si, au lieu de parler de l’autre, je parle de moi, de ce qui est satisfait ou non par son comportement, je ne risque pas de lui proposer un rôle dans lequel s’enfermer.

Par exemple, « J’aime ton enseignement parce que je peux m’appuyer dessus pour progresser, cela m’inspire beaucoup », au lieu de « tu es formidable », ou bien « j’ai vraiment apprécié que tu t’occupes tout seul pendant que je téléphonais, ça m’a permis de discuter tranquillement avec mon amie », plutôt que « tu es gentil ».

  • Prendre du recul régulièrement pour essayer de vérifier quelle part de nous est en train d’agir ou de s’exprimer permet de cultiver vis à vis de soi-même une distance bienveillante et d’accueillir son ego sans lui donner le pouvoir.

Exemple: quand j’exige de mon ami qu’il me fasse des excuses pour m’avoir parlé d’une manière acerbe, quelle part de moi s’exprime? est-ce une part blessée, brandie par mon ego? est-ce une part reliée à mon besoin de respect, bien ancrée, bien assise dans l’ici et maintenant?

  • Cette distance permet aussi d’accueillir ses blessures, et de les transformer au fur et à mesure de leur émergence, leur évitant ainsi de se manifester de manière inconsciente à travers notre ego.

 

  • Le jeu de l’ego se joue à plusieurs: si une personne dominée par son ego nous propose un petit jeu, on n’est pas obligé d’entrer dans le cercle infernal: on peut choisir de rester centré au niveau du cœur.

Pour ma part, j’utilise une astuce qui fonctionne assez bien (en tout cas pour moi): lorsque je vois une personne aux prises avec son ego, et qu’elle me propose un petit jeu (vouloir avoir raison, me coller une étiquette, etc…), je la visualise comme un petit bout de chou blessé. Cela me permet de prendre de la distance et de ne pas laisser mon petit bout de chou blessé jouer avec lui aux jeux de l’ego.

  • De nombreux philosophes, formateurs, thérapeutes ont exploré cette question et les différentes manières de contrer le pouvoir de l’ego. Regarder des vidéos inspirantes ou lire des livres sur le sujet peut stimuler d’importantes prises de conscience.

Le dernier livre que j’ai lu sur la question, et qui m’a énormément appris (et plu!) est le dernier roman de Laurent Gounelle, intitulé ET TU TROUVERAS LE TRÉSOR QUI DORT EN TOI. La question de l’ego y est abordée de manière romancée, à travers les recherches d’une femme, Alice, qui se plonge dans l’univers de la spiritualité et découvre un véritable trésor. La lecture est aussi fluide et facile que le propos est profond, éclairant et apprenant: une véritable mine de sagesse !

(Si vous passez par mon lien pour vous le procurer, vous contribuerez au fonctionnement de ce blog!)

N’hésitez pas à partager en commentaire vos réactions à cet article!

à bientôt,

La Fannette

éducation « tuteur » vs éducation « arrosoir »

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Parmi toutes les mutations que nous traversons en ce moment, il en est une, de taille, que nous avons tout intérêt à prendre en compte si nous voulons laisser derrière nous nos vieilles mues…

Il s’agit du passage de l’éducation « tuteur » à l’éducation « arrosoir ».

  • Ce que j’appelle l’éducation « tuteur » renvoie à l’idée de vouloir que nos enfants poussent « droit ».

 

Pour atteindre ce but, nous utilisons des tuteurs, qui redressent et contrarient la nature intrinsèquement déviante de l’être humain, afin de  faire de notre enfant un être social acceptable.

Cette vision se rapproche de celle de Freud, pour qui l’homme est un être fondamentalement égoïste et narcissique. Le rôle de l’éducation est alors de civiliser cette nature, de la dompter afin qu’elle se plie, bon gré mal gré, aux exigences de la vie en société.

L’éducation « tuteur » apporte donc par l’extérieur une image idéale à laquelle on est censé se conformer.

Voici quelques-unes des conséquences possibles de ce genre d’éducation:

  • Peu de connexion à son espace intérieur
  • Culpabilité, honte
  • Recherche constante de l’assentiment des autres
  • Dépendance affective
  • Manque de confiance en soi
  • Manque d’estime de soi

Je ne vous liste pas les variations possibles pour appliquer cette vision de l’éducation, premièrement parce que je n’ai pas à cœur de l’encourager, et ensuite parce que, si vraiment cela vous tente, les exemples à suivre ne manquent pas.

  • Ce que j’appelle l’éducation « arrosoir » ne suppose aucun vouloir, juste une intention: celle de prendre soin de ce qui existe déjà.

 

Cette vision se rapproche de celle de Rousseau, pour qui l’humain est un être fondamentalement bon, qui peut par la suite être perverti par la société.

On ne voit plus l’enfant comme un être neuf, à tendance perverse, qu’il faut façonner, car on garde à l’esprit qu’il contient, en germe, tout comme la graine, tout ce que la nature lui a donné (nature  miraculeuse, qui  pousse les humains à la bonté, à la générosité, et à la bienveillance). Notre rôle est donc de nourrir cette graine, en l’arrosant d’amour et du meilleur de nous-même, afin que ses qualités naturelles puissent s’épanouir.

Voici quelques-unes des conséquences possibles de ce genre d’éducation:

  • Reliance à soi, confiance en ses repères intérieurs
  • Bonne estime de soi
  • Empathie naturelle
  • Confiance en ses potentiels
  • Créativité fluide
  • Intuition développée

Si l’on a reçu une éducation « tuteur » et que l’on souhaite développer une éducation « arrosoir », il n’est pas suffisant de le décider, même avec la meilleure volonté du monde. Je connais un nombre incroyable de personnes qui choisissent la parentalité bienveillante et qui finalement appliquent une éducation « tuteur » déguisée.

Il est nécessaire d’entreprendre un travail sur soi, pour aller à la rencontre de son enfant intérieur, et l’aider à guérir les blessures laissées par les différents tuteurs qui ont contrarié sa nature. Car nos blessures guident notre inconscient vers des actions qui sont souvent contradictoires avec nos intentions.

Pour aller plus loin sur ce sujet, vous pouvez:

-Lire cet article.

-Télécharger ci-dessous les 12 clés pour prendre soin de votre enfant intérieur.

Si cet article vous a plu, n’hésitez pas à laisser un commentaire!

Au plaisir,

La Fannette

 

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