… 3 étapes pour
sortir d’un schéma relationnel toxique
avec nos enfants…
J’ai envie d’explorer aujourd’hui le fossé qui se creuse parfois entre notre regard d’adulte et celui de nos enfants…
Combien de parents (dont moi, je l’avoue) se plaignent de « l’ingratitude » de leurs enfants ?
« J’ai l’impression de faire tout mon possible pour qu’il soit content, et ce n’est jamais assez »
« Plus on leur en donne, plus ils en veulent »
« Quand je pense à tout ce que je fais pour vous… »
Et combien d’enfants (dont moi, je l’avoue) se plaignent de « l’incompréhension » de leurs parents ?
« Personne ne me comprend ! »
« J’en ai assez, c’est toujours comme ça, on m’écoute jamais ! »
« C’est injuste ! »
Et puisqu’aujourd’hui je suis plus proche, chronologiquement parlant, de ma partie « parent », je vais aborder la question du point de vue de l’adulte, et tâcher de répondre à cette problématique:
Comment supporter, interpréter et accueillir « l’ingratitude » de nos enfants ?
Si je mets « ingratitude » entre guillemets, c’est que quelque part, je trouve ce terme quelque peu ingrat pour qualifier les revendications des enfants. Certes, ces revendications sont difficilement recevables quand nous voyons à quel point nous nous appliquons à les écouter, à les comprendre, et à nous creuser la tête pour contribuer à leur épanouissement.
Mais en même temps, si ces revendications existent, c’est que l’insatisfaction est là, et sa seule présence la rend légitime.
Nous commençons à la nommer « ingratitude » quand nous imaginons nos actions dévouées d’un côté de la balance, et l’insatisfaction de nos enfants de l’autre côté. C’est ce qui cause notre frustration et notre colère: nous imaginons qu’il y a un lien entre nos actions et les bouderies de nos enfants. Dès lors, nous accusons nos enfants de leur peu de reconnaissance, nous considérons leurs revendications comme illégitimes, et nous finissons par leur en vouloir.
Comment faire pour sortir de ce schéma relationnel ?
étape 1: comment supporter cette situation…
- Prendre de la distance et cesser de prendre le mécontentement de nos enfants contre nous.
Petit exemple: ma fille me demande de l’emmener chez une amie, et cela m’est impossible, donc je lui dis non. Ensuite, elle se renfrogne et ne m’adresse plus la parole pendant plusieurs minutes.
Si j’imagine qu’elle me fait la tête parce que je lui ai dit non, je risque de vouloir la convaincre à toute force que j’ai eu raison de lui dire non, en me justifiant, et en faisant la liste de toutes les fois où je lui ai dit oui, puis en lui reprochant son ingratitude. Ce qui risque de creuser un peu plus le fossé entre nous, car elle ne se sentira pas comprise, et moi non plus !
Si je me dis simplement qu’elle est déçue, et qu’elle a besoin de prendre le temps de digérer mon refus, je serai beaucoup plus empathique, et j’aurai moins de peine à supporter son silence et son visage fermé.
étape 2: comment interpréter cette « ingratitude » ?
Si mes actions ne sont pas à l’origine de l’insatisfaction de mes enfants, alors, de quel côté faut-il chercher?
- Toute émotion est liée à un besoin (satisfait ou insatisfait), et non à une situation donnée… même si la situation a un rôle, puisqu’en tant que stimulus, elle réveille l’émotion en lien avec un besoin qui demande à être nourri.
Si je reprends mon exemple, je dois garder à la conscience que ma fille est déçue non pas à cause de mon refus, mais simplement parce qu’en cet instant un ou plusieurs besoins ne sont pas nourris chez elle. Il peut être apaisant pour la relation de se mettre en lien avec ces besoins, verbalement ou non. Dans le cas de mon exemple, il peut s’agir du besoin de soutien, ou du besoin de connexion (avec son amie), d’appartenance (si par exemple une fête est prévue et qu’elle imagine tous ses amis ensemble, tout en se voyant contrainte de rester à la maison)
étape 3: comment accueillir le mécontentement ?
- Si le mécontentement de mon enfant fait remonter chez moi de la colère ou de la tristesse, même si je m’efforce de me convaincre que ce n’est pas contre moi, la première chose à accueillir est mon état intérieur, avant d’interférer avec mon enfant. Quels sont les besoins qui sont touchés ? (reconnaissance ? contribuer ? confiance ?). Mon enfant intérieur a-t-il quelque chose à me dire à ce sujet ? (Suis-je réveillée dans une blessure ? Mon enfant intérieur a-t-il besoin d’être réconforté ou rassuré ?) Pour vous aider dans l’accueil de votre enfant intérieur, vous pouvez télécharger les « 12 clés pour renouer avec son enfant intérieur » si vous ne l’avez pas déjà fait…
- Je peux ensuite accueillir mon enfant, soit verbalement, soit en silence, suivant sa tolérance à l’empathie verbale (certains enfants ne supportent pas les reformulations, qui les mettent en lien de manière trop violente avec leur souffrance. Pour ces derniers, je conseille de les accueillir en silence, en leur offrant notre pleine présence.)
- Si je vois que mon enfant s’enferre dans des croyances qui le mettent en position de victime, je peux prendre le temps, après l’avoir écouté, de l’aider à prendre conscience qu’il se passe et repasse un « mauvais disque », et qu’il peut choisir de se relier à ce qu’il reçoit de positif, afin de « changer de disque » (avant d’utiliser ce dernier point, vérifiez bien que votre intention est bien d’aider votre enfant à aller mieux, et non de le convaincre que vous êtes un bon parent…).
Même s’il m’arrive bien sûr parfois de m’embourber dans le piège de la justification et de l’argumentation, j’utilise régulièrement ces trois étapes et j’ai pris conscience de leur impact sur la prise de responsabilité de chacun dans la relation.
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J’espère que cet article a été utile pour vous.
Pour continuer à cheminer avec vous, et à vous proposer des articles qui vous donnent des pistes et des coups de pouce, il me serait très utile de savoir…
quelle est la plus grande difficulté relationnelle que vous rencontrez ?
Alors si vous en avez l’élan, et si vous souhaitez lire un article sur un sujet qui vous touche, n’hésitez pas à répondre à ma question en commentaire !
à bientôt,
La Fannette