Archive from mai, 2017

Parentalité: pourquoi expliquer ne suffit pas…

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Aujourd’hui, j’ai à cœur de vous partager une prise de conscience que j’ai faite en regardant, il y a quelques semaines, la conférence de Caroline Burel sur l’EFT en famille (je vous avais invités à cette conférence, souvenez-vous!)

Caroline nous dit:  « C’est à partir de 12 ans environ que nos enfants ont dans leur cerveau les ondes qui vont leur permettre de raisonner, de faire les choses par volonté, avant ils sont en mode inconscient, subconscient. (…) Jusqu’à 10 ans nos enfants  sont complètements connectés à notre inconscient. Ils nous donnent accès à nos croyances, il les captent et les manifestent. »

Cela signifie que leur cerveau

  • n’est pas programmé pour enregistrer nos explications logiques et nos demandes raisonnées
  • scanne en permanence notre inconscient

 

Autrement dit, si nous voulons communiquer efficacement avec eux, nous devons mettre de côté ces trois outils:

  • logique
  • raisonnement
  • volonté

et nous devons accepter que leurs réactions sont parfois un miroir grossissant qu’ils nous tendent.

Quels outils utiliser alors, et comment décrypter leurs messages?

Outil n°1: L’écoute sensible

Je précise « sensible », parce qu’on peut toujours écouter avec notre tête, chercher à comprendre, à analyser ce qu’il advient, et à ce moment-là nous resterons sur notre île, loin de celle de notre enfant. Pour le rejoindre là où il est, il nous faut éveiller notre sensibilité globale, et nous ouvrir à tous nos canaux de perception. Notre enfant est en lien direct avec notre inconscient. Notre inconscient nous parle… à travers notre corps. Écouter ce qui se joue dans mon corps, rester attentif aux messages que le corps de mon enfant manifeste me permettra de rester en lien avec ce qu’il vit réellement.

Par exemple: que se passe-t-il quand on force un enfant à dire « pardon » à un autre enfant suite à un conflit (qu’on veut régler vite fait bien fait)?

La bouche de l’enfant dit « pardon ». Mais son corps? Est-ce que l’enfant semble en connexion sincère avec son camarade? Est-ce que ses yeux traduisent un réel regret?

Outil n°2: La CNV

La CNV ou Communication Non Violente (appliquée de manière sensible et non de manière cérébrale), permet justement de nous relier à nos ressentis, aux messages de notre corps, et d’inviter notre interlocuteur à se relier, lui-aussi, à ce qui se joue chez lui.

Dialoguer avec notre enfant sur le plan des sentiments et des besoins est en cohérence avec sa manière d’être en lien avec le monde: constamment en mode « inconscient, subconscient », l’enfant a un accès direct à sa vie intérieure… et à la nôtre. Si nous faisons coïncider notre discours avec notre état intérieur, c’est rassurant pour lui.

Par exemple: Une maman est au square avec sa fille. Elle a envie de rentrer à la maison parce qu’elle doit aller aux toilettes. Elle dit à sa fille: « On y va, ma puce? il fait froid, non? » Sa fille refuse, et continue de s’amuser sur son vélo. La mère insiste: « Bon, allez, viens, on a assez joué! » Sa fille l’ignore. La mère baisse les armes et décide d’assumer son besoin: « Ma puce, j’ai envie de faire pipi, je voudrais rentrer. » « J’arrive! » répond joyeusement l’enfant, en rejoignant sa mère. (véridique)

D’autre part, ce processus est très aidant pour aller écouter en profondeur ce que notre enfant stimule chez nous. Puisqu’il manifeste, de manière inconsciente, des messages qu’il reçoit de notre propre inconscient, il vient nous chercher là où nous sommes vulnérables. Pratiquer l’auto-empathie (écoute en profondeur de ses propres sentiments, besoins et aspirations) va nous permettre de nous relier à cette part de vulnérabilité en nous, de l’accueillir et parfois de transformer des croyances. Souvent, notre transformation intérieure entraîne une modification du comportement de notre enfant.

Outil n°3: Le jeu, les histoires, les images

L’inconscient est friand de couleurs, d’histoires, de plaisir. Il n’est pas adepte de l’action posée en force en vue d’une récompense future. Il est dans l’instant et uniquement dans l’instant. Et donc, l’enfant aussi!

Par conséquent, les arguments du type tu dois faire ci parce que sinon plus tard cela n’ont aucun impact sur le cerveau de notre enfant.

Par contre, transformer une tâche en jeu, faire parler la brosse à dents ou le cartable, saupoudrer du plaisir sur toutes les actions banales de la journée s’avère efficace et allège le quotidien.

Il existe de nombreux autres outils, et je compte sur vos commentaires pour compléter ma liste!

MAIS quel que soit l’outil que vous mettez en pratique, il y a un MAIS

Voici le MAIS:

Si vous utilisez la CNV ou le jeu dans le but crispé d’envoyer votre enfant au lit ou de le contraindre à se laver les dents, et qu’en fait vous n’être absolument pas disponible pour jouer ou pour vivre une réelle connexion, ça ne marchera pas.

Pourquoi? Parce que vous aurez beau faire semblant de toute la force de votre volonté, votre enfant percevra le message de votre inconscient, et vous subirez l’effet boomerang: vous prendrez votre incohérence en pleine figure… sous forme de cris, de refus ou de crises.

Eh oui… avec les enfants, pas moyen d’échapper à sa propre vérité vraie!

 

N’hésitez pas à partager vos expériences, réactions et témoignages en commentaire!

à bientôt pour un prochain article,

La Fannette

Sortir de sa zone de confort… ça veut dire quoi?

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De nombreux coaches et accompagnants nous conseillent cette sortie salvatrice de notre zone de confort. Elle est la solution à tous nos maux, le tremplin vers une vie magique, la promesse de lendemains radieux.

C’est un sujet qui d’une part me passionne, et qui d’autre part mérite à mon avis qu’on s’y arrête avec autant de vigilance que de délicatesse.

Je vous propose deux axes d’approche sur cette question, qui pourraient paraître antagonistes, mais qui sont complémentaires: 1) Quand et pourquoi il est vital de ne pas sortir de notre zone de confort. 2) Quand et pourquoi il est vital de sortir de notre zone de confort.

1) Quand et pourquoi il est vital de ne pas sortir de notre zone de confort…

Tout d’abord, de quoi est-elle faite, cette fameuse zone de confort?

Elle est faite de nos habitudes plus ou moins au service de la vie, d’un quotidien qui nous rassure et nous enveloppe, elle est comme un nid douillet qui nous invite à l’immobilité, parfois à la paresse. J’aime la comparer à l’intérieur opaque et chaud d’une maman.

C’est cette dernière comparaison qui m’invite à traiter ce sujet avec vigilance et conscience: dirons-nous à un fœtus qu’il est en train de perdre du temps, qu’il doit à tout prix sortir de cet utérus parce qu’il a autre chose à faire de sa vie que d’écouter grandir ses cellules et battre le cœur de sa mère? Ah, certes non.

Certaines parts de nous sont comme ce fœtus. Elles sont restées en arrière, comme coincées dans le passé, rivées à des blessures qui les empêchent de libérer leur plein potentiel. Si ces parts sont bousculées, elles sont prêtes à nous rendre malades pour se protéger. C’est, je vous l’accorde, complètement incohérent, puisque, nous rendant malades, elles se mettent aussi en danger, mais c’est ainsi: un besoin vital, s’il n’est pas entendu, peut nous pousser vers la mort.

Lorsque, face à un défi, une résistance tétanisante s’exprime à l’intérieur de soi, il est à mon avis très important d’aller écouter de quoi il s’agit, et de prendre le temps, le cas échéant, de guérir ce qui doit l’être avant de se lancer.

Par contre, on peut passer sa vie à laisser nos blessures dicter notre conduite, et passer à côté de nombreuses opportunités de grandir: tant qu’elles ne sont pas guéries, les blessures peuvent être des freins. Notre rôle, si toutefois nous sommes mus par la volonté d’évoluer, est de prendre nos responsabilités face à ce qui s’exprime en nous, et d’aller trouver du soutien pour prendre soin de nos parts blessées quand nous les rencontrons.

2) Quand et pourquoi il est vital de sortir de sa zone de confort.

De même qu’il est dangereux de forcer un fœtus à sortir du ventre de sa mère, il est dangereux de l’y maintenir quand il est temps qu’il sorte.

Ce n’est pas quelqu’un d’extérieur qui lui intime de sortir de son nid, c’est la vie qui s’exprime à travers lui et qui le pousse vers la lumière.

De la même manière, l’intuition nous invite à agir de telle ou telle sorte, nous avons soudain l’envie tenace de faire quelque chose qui en même temps nous challenge.  Si nous allons jusqu’au bout de cette envie, nous ouvrons une porte derrière laquelle se déploient des possibilités que nous n’aurions jamais imaginées auparavant.

Mais pour suivre cette envie, nous avons tout de même à surmonter le trac de celui qui va se révéler dans sa vérité. Le trac de celui qui était chenille, qui va ouvrir ses ailes pour la première fois, et les montrer au grand jour.

C’est pour cela que ce n’est pas anodin, même si nous sommes prêts, même si nous avons guéri cette part qui nous empêchait de nous ouvrir. Et c’est à ce moment-là que surmonter cette dernière résistance du cocon qui se déchire est vitale pour notre évolution: si nous ne le faisons pas, nous faisons stagner en nous une vie qui ne demande qu’à circuler.

Mais alors… comment savoir, si quand je m’accroche à ma zone de confort, ce qui s’exprime en moi, c’est simplement le trac du papillon, ou l’appel d’une part blessée?

En écoutant, en profondeur, mes dialogues intérieurs. En laissant la parole à mon intuition et aux signes. Et si j’ai la croyance que l’intuition, c’est vraiment pas mon truc, je peux commencer tout doucement, par les défis du quotidiens les plus anodins.

Si vous avez l’élan de partager vos expériences sur le sujet, n’hésitez pas à laisser un commentaire!

à tout bientôt,

La Fannette