Archive from avril, 2018

osons changer pour de vrai

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Le printemps est là, qui fait bourgeonner en chacun des velléités de vrais changements durables, oui, cette fois-ci c’est la bonne je vais y arriver, dès demain c’est sûr je serai un autre homme, une autre femme, ça c’est sûr. Mais alors, pourquoi chaque demain ressemble si tragiquement à chaque aujourd’hui, malgré notre immense désir de changer? Comment faire pour enfin récolter, dans notre jardin intérieur, les fruits que l’on aspire à goûter depuis tant d’années?

Gardons cette image du jardin. Mettons que dans ce jardin, nous ayons, depuis des années, semé des radis, quasiment exclusivement. Mais voilà, les radis, on en a assez. Un peu ça va, trop c’est trop. Si l’on prend le temps de faire le point sur ce jardin et sur ce qu’il nous apporte, quelles sont nos satisfactions et nos insatisfactions? Puis posons-nous LA question:

« qu’est-ce que j’ai envie de vivre? »

Et si l’idée, c’est de récolter des haricots, des carottes et des framboises, comment s’y prendre ?

1-Identifier les bénéfices que je trouve à ne pas changer

Si nous avons, pendant un certain temps, continué à semer tant de radis alors qu’une part de nous n’en pouvait plus, c’est qu’on avait des avantages à cela. Ces avantages sont les bénéfices que l’on retire de notre situation.

Par exemple: je sais faire pousser des radis, je n’ai jamais expérimenté autre chose. Je suis limitée par ma peur de l’inconnu, j’ai besoin de confort et de sécurité.  Si je veux diversifier mes plantations, il va falloir que je prenne le temps d’écouter cette part de moi qui a peur du changement, et de la rassurer sur ma capacité à respecter son rythme.

2-Désherber

D’autres obstacles peuvent me freiner dans mon désir d’évolution. Certains de ces obstacles sont aisés à identifier et à transformer.

  • Les pensées décourageantes

Lorsque je me surprends à me dire « non, vraiment, autant rester dans les radis, je vais pas y arriver, et je suis nulle, et tout et tout », il est important, pour ne pas laisser le découragement me gagner tout entière, que je sois consciente que seul un aspect de moi est dans cette énergie. Je peux faire évoluer cette pensée vers: « un aspect de moi est en proie au découragement ». Dès lors, je peux prendre la distance nécessaire pour accueillir cet aspect, cette part de moi, la prendre par la main avec bienveillance, et la rallier au projet en lui rappelant pourquoi je souhaite passer aux courgettes et aux framboises. (Voir point n° 3)

  • L’entourage

Parfois, pour des raisons légitimes qui leur appartiennent, les autres me découragent de changer. Ils trouvent peut-être, eux-aussi, des bénéfices à ce que je sois en overdose de radis. Changer en profondeur ne peut se faire sans quelques ajustements dans nos relations. C’est d’ailleurs souvent la souffrance générée par des schémas relationnels qui vient stimuler chez nous ce grand désir de changement. Au fur et à mesure que l’on prend conscience de ces schémas, on est amené à faire le point avec nos proches et à affirmer nos nouvelles limites.

  • Les croyances limitantes

On a parfois l’impression qu’à chaque tentative d’évoluer, on se cogne sur le même plafond. Ce plafond est quadrillé de croyances limitantes qui visent à nous protéger depuis des années. Dans notre jardin, on peut les visualiser comme des plantes qui ont été utiles autrefois mais qui continuent de pousser et d’envahir l’espace. Pour transformer ces croyances, il est nécessaire de prendre le temps de creuser en profondeur et l’aller en extraire les racines. Pour cela, vous pouvez lire cet article: 5 étapes pour transformer ses croyances limitantes

3- Garder à l’esprit le « pourquoi »

Pour entretenir un jardin, il faut de la persévérance, de la patience, de la confiance. Les radis ne se laissent pas déraciner si facilement. Pendant un certain temps, ils vont revenir à la charge avec leur lot d’arguments réconfortants. Le découragement nous guette à chaque orage.

Dans ces moments de défi, nous pouvons prendre le temps de nous relier à ce qui motive notre envie de changer, et nous poser à nouveau LA question: qu’est-ce que j’ai envie de vivre?

4- Semer et entretenir

Je suis prof (radis) et je souhaite devenir écrivain (courgettes). Si j’enlève mes radis avant d’avoir semé mes courgettes, je n’aurai plus rien à manger. Mais si je laisse les radis prendre toute la place, je n’aurai pas d’espace pour semer des courgettes. Autrement dit, si je démissionne pour me mettre à écrire, je ne gagnerai pas ma vie, et si je laisse mon travail de prof envahir mon agenda à grands renforts de corrections et de préparations, je n’aurai pas le temps d’écrire.

Je peux par exemple enlever un radis sur cinq et mettre une courgette à la place. Ce qui donnerait concrètement: une fois par semaine, je donne la priorité à l’écriture, et je m’autorise à corriger mes copies seulement quand j’ai écrit un paragraphe.

Je peux, petit à petit, instaurer des moments incontournables à la suite d’habitudes déjà prises. Ajouter une carotte à côté d’un radis. Par exemple, après chaque lavage de dents, j’imagine un dialogue entre deux de mes personnages, et si une belle idée me vient, je la note aussitôt.

5- Avancer à petits pas

Dans un jardin, on ne laisse pas tout en plan à partir du moment où l’on a semé les graines. Chaque jour, on entretient. Semer une habitude, c’est juste prendre la décision de l’adopter. L’entretenir, c’est l’adopter au quotidien, quoi qu’il arrive. C’est pourquoi, si l’on veut avoir le courage de persévérer, il vaut mieux avancer à petits pas.

6- Mesurer les changements déjà effectués

Même si parfois on aimerait que les choses aillent plus vite, prendre quelques minutes de temps en temps pour observer les changements, même minimes, de notre vie, permet de booster la détermination à poursuivre.

Admirer notre jardin régulièrement et célébrer notre œuvre est un carburant au courage.

 7- Visualiser

Pratiquer quotidiennement la visualisation, c’est semer des graines de possible dans notre vie.

Visualiser, c’est imaginer notre objectif atteint, et ressentir pleinement le bien-être procuré par cet accomplissement. C’est une forme de gratitude anticipée. Comme le cerveau s’appuie sur le ressenti, la visualisation permet d’habituer tout notre être à cette nouvelle version de nous-même que nous projetons.

Nous pouvons aller plus loin en incarnant cette visualisation, chaque fois que possible, dans les actes de notre quotidien: faire comme si… faire comme si notre objectif était déjà atteint, faire comme si nous étions déjà cette nouvelle version de nous-même que nous désirons devenir, faire comme si les besoins que nous cherchons à satisfaire étaient déjà satisfaits.

8- Ne rien attendre

Lorsque nous cultivons un jardin, tout notre soin va dans l’entretien, et nous savons qu’un jour ou l’autre les résultats seront là. Si tous les jours on vient gratter là où l’on a semé pour vérifier que nos graines germent bien, nous allons saboter le travail de la nature. De la même façon, si nous nous focalisons sur nos résultats, nous risquons de cultiver impatience et exigence, et cela fera obstacle à notre réussite.

 

J’espère que ces clés vous seront utiles. Si vous souhaitez vous faire accompagner sur ce chemin du changement, de nombreux programmes existent sur internet. J’apprécie particulièrement …

Laurent Marchand

et

David Laroche

et pour les mamans,

Caroline Burel.

D’ailleurs Caroline propose en ce moment un défi de 9 jours gratuits pour les mamans qui souhaitent trouver davantage d’harmonie dans leur quotidien et d’équilibre entre vie familiale, vie personnelle et vie professionnelle. Pour découvrir ce défi, cliquez sur la bannière:
Défi des Mères-Veilleuses

Si des méthodes ou des astuces pour oser changer vous viennent à l’esprit, n’hésitez pas à laisser un commentaire!

Au plaisir de vous lire à mon tour,

La Fannette

 

 

 

 

 

 

à quoi servent nos ruminations mentales et nos projections négatives?

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On a beau savoir que les idées négatives nous tirent vers le bas, que la mauvaise humeur appelle la mauvaise humeur, on a beau connaître toute cette histoire de cercle vertueux et de cercle vicieux, on continue à ruminer, à faire tourner dans notre tête un petit moulin à broyer du noir…

alors, pourquoi?

et surtout… pour… quoi?

De la même façon qu’un enfant continuera de nous solliciter s’il a besoin de quelque chose, même (et surtout) si on l’ignore, nos petites voix déprimées n’auront de cesse de nous encombrer la tête tant que nous n’aurons pas tourné notre attention vers elles.

Comment accueillir ces idées noires,

et comment décrypter leurs messages?

-Les pensées liées à la peur

Imaginer un accident de voiture au moindre retard de notre conjoint ou de notre enfant n’est pas dramatique. Sauf si on alimente le scénario. Car dans ce cas, on finit par ressentir une inquiétude bien réelle. Qui se meut en panique si on continue à fournir des images horribles à notre cerveau.

Les pensées que l’on donne à notre cerveau sont comme le bois que l’on donne au feu. Nos émotions sont le contenu de la marmite qui est sur le feu. Au départ, on a une petite peur dans notre marmite. Après un film bien noir projeté par notre imagination, on a une épouvante sans nom. Qui peut nous amener à diffuser autour de nous une panique objectivement infondée, et potentiellement dangereuse.

Plutôt que de nous occuper d’alimenter le feu, occupons-nous du contenu de la marmite. Goûtons, même: quel goût a cette soupe à la peur?

Très souvent, la peur me parle d’un manque de sécurité. Nommer cette sécurité, ce besoin d’être rassurée, me permet d’assaisonner ma soupe, avec ces mots qui me font du bien: sécurité, être rassurée. Ce que je vais ajouter comme bois sous ma marmite maintenant sera en lien avec ces mots… sécurité, être rassurée… et les images qui me viennent maintenant alimentent un calme intérieur, qui éventuellement peut m’amener à prendre une décision à partir de mon centre.

Dans cet exemple, mes projections négatives m’auront servi à me connecter à une assise intérieure à partir de laquelle je peux agir sans panique.

-Les pensées liées à la culpabilité

Ressasser ce que j’aurais dû faire, ce que je n’aurais pas dû faire, paraît à priori vain et plombant. Pourtant, si je continue de ressasser, c’est qu’une part de moi a besoin d’être entendue.

Ou plutôt deux, puisque la culpabilité est un conflit entre deux parts: l’une est reliée aux besoins insatisfaits par l’action que j’ai faite (ou pas faite), l’autre est reliée aux besoins que j’ai cherché à satisfaire en faisant (ou ne faisant pas) cette action. C’est cette dernière part qui va se défendre et se justifier, quand l’autre va accabler et reprocher.

Ces reproches sont importants à entendre, toujours sans les alimenter. Ils vont me permettre de me relier à des aspirations fondamentales pour moi.

Par exemple, Rodolphe a passé une heure sur Facebook alors que sa fille Tania réclamait son attention. Tania s’est finalement rabattue sur son portable, auquel elle est restée rivée toute la soirée. Quand Rodolphe lui a finalement signalé qu’il était disponible pour passer du temps avec elle, Tania était prise dans une conversation passionnante par SMS, et elle ne lui a pas répondu. Il s’est maudit d’avoir raté l’occasion de partager un moment avec sa fille, se reprochant sa futilité. Si Rodolphe prend le temps d’accueillir ces reproches, il pourra mesurer combien c’est important pour lui de nourrir la connexion avec sa fille. Il verra aussi que c’est important pour lui de se détendre. Mettre ses besoins en lumière, les accueillir et les accepter comme légitimes lui donnera accès à plus de conscience dans sa manière de les nourrir. Certes, il aura raté un moment avec sa fille, mais il aura acquis, à partir de cette expérience, un regard plus conscient sur ce qu’il a réellement envie de vivre.

 -Les pensées liées au ressentiment

Très souvent, on en veut à quelqu’un lorsqu’il y a eu un défaut de considération ou de respect. Les pensées: on m’a fait ci, on m’a fait ça, appellent à accueillir un endroit de nous qui s’est trouvé victime d’une forme d’invasion ou d’abandon. Ce qui peut aider à transformer ces pensées qui donnent le pouvoir à l’autre (et du coup me dépossèdent de ma capacité à rebondir) est de questionner ma propre responsabilité:

  • comment en suis-je arrivée à ne pas me respecter à ce moment?
  • qu’est-ce qui s’est mis en place en moi pour que je ne parvienne pas à poser mes limites?
  • qu’est-ce que je réclame à l’autre que je n’arrive pas à me donner à moi-même?

 

Une fois que j’ai pris conscience de ma responsabilité, je suis déjà plus à même d’envisager une nouvelle attitude à poser par la suite.

Bien entendu, lorsque mon ressentiment s’appuie sur des événements de mon enfance, je ne peux demander à mon enfant intérieur de prendre la responsabilité des moments où il y a eu abus ou abandon. Dans ce cas, une aide extérieure est souvent nécessaire pour aller à la rencontre de mon enfant intérieure et transformer ce qui appelle à l’être.

 

En conclusion, les pensées négatives ne sont pas à jeter, ni à garder telles quelles: une fois recyclées, elles font un carburant précieux pour évoluer.

 

Si vous connaissez d’autres méthodes de « recyclage », n’hésitez pas à laisser un commentaire!

Au plaisir,

La Fannette