Archive from janvier, 2016

Différencier nos pulsions de nos besoins profonds: huitième étape vers la paix

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Le système bien huilé de la surconsommation de masse a pour base et pilier principal notre incapacité à nous relier à nos besoins et à les accueillir. Il me serait beaucoup plus confortable d’affirmer que nous ne sommes que de pauvres victimes d’un racket organisé, que nous n’avons aucune responsabilité dans cette histoire de gaspillage grégaire, que nous sommes les gentils, et que les méchants sont tous ceux qui pratiquent sans vergogne un marketing de plus en plus agressif et abêtissant, et qui nous lobotomisent sournoisement, à petit feu,  à l’insu de notre plein gré. Malheureusement pour mon petit confort, tout cela n’a rien à voir avec la réalité, en tout cas celle que je vois de ma fenêtre.

Ce que je vois?

Un banc de petit poissons (dont je fais partie…) qui se précipite sur un bel appât, sans se soucier du fil auquel est relié ce dernier.

Pourquoi sont-ils si pressés, ces petits poissons ?

…parce qu’il n’y a qu’un appât, qu’ils ont faim,  et qu’ils sont mille (« serez-vous le premier à en profiter ? » « Attention, places limitées ! » « L’offre n’est valable que 48 heures ! »)

… parce que de voir cet appât a donné la parole à un endroit d’eux-mêmes qu’ils n’avaient pas vu, un endroit qui a faim, et qui veut être nourri, tout de suite, bref, un besoin vital qui appelle à être satisfait sans délai… et parce qu’on les invite à croire que le seul moyen de satisfaire ce besoin, c’est de mordre ! (« Peut-on envisager un repas sans Daboit ? » « Heureusement il y a Dinfus! » « Quand y’en a marre, y’a Mabalar ! » « Des pâtes, oui, mais des patati ! »)

…parce qu’on flatte leur ego en leur faisant miroiter que s’ils mordent, ils seront bien plus mieux bien que les autres petits poissons. (« Ne faites pas partie de ces gens idiots qui ne connaissent pas Topdutop ! » « Padutoc, pour ceux qui ont une vraie personnalité vraie »)

…parce qu’ils ont peur de passer à côté d’une super occasion de changer leur vie et de devenir des gens super chouettes (« Si vous voulez continuer à vous ratatiner dans votre coquille, si vous vous plaisez dans votre médiocrité, si vous n’avez pas envie de devenir qui vous êtes vraiment, surtout ne cliquez pas ICI » )

…et gros summum de l’hypnose, on va chercher tout au fond de leur manque de confiance en eux le petit sursaut de fierté qui va les faire mordre (« tout le monde ne peut pas profiter de cette offre. Pour en profiter, il faut vraiment prouver qu’on en veut ! Faites-vous partie de ces gens assez plus mieux bien pour avoir accès à mon top produit spécial VIP de qualité +++? Envoyez votre candidature en cliquant ICI » )

…tout cela sans parler des solutions miracles  qu’on va adopter à la va-vite pour pallier à une situation de crise, sans prendre le temps d’aller visiter ce qui crie à l’intérieur.

Toutes ces stratégies que l’on choisit sans prendre le temps, je les appelle des stratégies « pompier ».  Elles visent à nous sauver d’une situation douloureuse sans passer par la case « écoute ».

C’est notre cerveau reptilien, gardien de notre sécurité,  qui nous dirige vers elles, fort heureusement d’ailleurs, car elles peuvent nous sauver la vie en cas de danger. Il n’est donc pas question de dénigrer ces stratégies, ni de chercher à les éradiquer de notre vie. Par contre, nous pouvons gagner beaucoup de temps et d’énergie, lorsque notre vie n’est pas en péril, à nous relier de manière consciente à nos besoins avant de prendre une décision.

Par exemple, si chaque fois qu’un conflit pointe son nez, ma réaction « pompier » est de fuir la relation, cela va me soulager à court terme, à chaque fois, mais je me retrouverai, inévitablement, dans des situations de conflit.

Mais alors…

Comment différencier une stratégie « pompier » d’une stratégie qui soit vraiment alignée avec nos besoins ?

 

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Accueillir et accepter ses différentes parts: septième étape vers la paix

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En quoi accueillir ses parts peut contribuer à la paix?

En quoi m’accepter dans mon entièreté peut faire reculer la violence?

Voici un petit test qui nous permettra de sentir la réponse à ces questions, plus que de la comprendre.

 

Moi je ne supporte pas les gens qui…

Laissez venir la suite de cette phrase. défoulez-vous. En quoi ces personnes sont-elles insupportables ? Que disent-elles, que font-elles qui vous hérisse tant ?

Imaginez ces personnes, en train de faire ce que vous détestez tant. Visualisez en détail leurs faits et gestes. Accueillez pleinement ce que cela fait monter en vous comme sentiment.

Maintenant, voici deux nouvelles. Une bonne, et une mauvaise.

La mauvaise nouvelle, c’est que vous ne ferez pas changer ces personnes.

La bonne nouvelle, c’est que vous pouvez changer votre regard sur elles, simplement en changeant votre regard sur vous-même…

Car ces personnes font miroir sur une part de vous, que vous ne parvenez pas à accueillir.

Mais comment identifier cette part, me direz-vous ?

Prenons comme exemple Benjamin qui ne supporte pas les personnes qui aiment se montrer. Il les trouve vantardes, prétentieuses, arrogantes.

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Comprendre les mécanismes de protection: sixième étape vers la paix

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Pourquoi, lorsqu’on me dit certaines choses désagréables à entendre, ai-je de la difficulté à me relier au besoin qui est caché derrière ces paroles ?

Pourquoi est-ce que parfois, je n’ai même pas envie de discuter, j’ai juste à cœur d’avoir raison, et c’est tout ?

Pourquoi est-ce que je n’ai aucune confiance qu’il soit possible de discuter avec telle ou telle personne ?

C’est parce que si je creuse la question ne serait-ce que d’un millimètre, je vais tomber sur une mine, enfouie depuis des lustres. Une part de moi sait que si je regarde de ce côté-là, ça va faire mal, très mal. Alors cette part me protège, m’interdit l’accès à cette faille, et me fait croire que le plus important c’est d’avoir raison, ou de rester sur l’idée que l’autre personne est absolument indécrottable et qu’il est vain de vouloir entretenir un dialogue avec elle, sur certains sujets en tout cas. Et qu’est-ce que ça fait du bien, de croire ça !

Jusqu’au jour où il devient très douloureux de ne pas être en lien avec cette personne, parce qu’il s’agit d’un parent proche, d’un ami très cher, ou de notre conjoint. Et ce jour-là, on se retrouve devant une impasse: on se rend compte que si l’on veut continuer à se protéger, il va falloir éviter au maximum cette personne. En plus de notre muraille intérieure, on va devoir élaborer à l’extérieur des stratégies de fuite et d’évitement. On va se retrouver à mentir, à cacher des choses, à mettre en place tout un processus pour ne pas rencontrer « la zone dangereuse »… Et cette part de nous si précieuse, qui cherche à nous protéger, trouvera toujours de bonnes excuses: « Qu’est-ce que tu veux, je ne peux pas faire autrement, on ne peut pas discuter avec lui… »

… combien de temps pourra-t-on fonctionner de cette manière ?

… quelle énergie sera dépensée pour alimenter notre système de protection ?

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Identifier ses besoins: cinquième étape vers la paix

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Les besoins sont les leviers intérieurs qui nous poussent à nous mettre en mouvement vers le mieux être, vers l’épanouissement, vers la vie. Quoi que nous fassions, nous répondons à un besoin. Le fait d’identifier et de répondre à nos besoins de manière consciente nous permet de faire un pas vers la paix.

Voici pourquoi.

Lorsqu’un enfant crie alors qu’on lui demande de faire moins de bruit, il est en train de chercher à satisfaire un besoin. Il aimerait de l’attention, peut-être aimerait-il être rassuré, se sentir en sécurité. Pourtant, son comportement risque d’attirer notre agacement, et nous aurons de la difficulté à répondre à son besoin, si l’on ne prend pas le temps de l’identifier. Au contraire, nous risquons de croire qu’il cherche à nous importuner, et nous aurons alors tendance à le rabrouer… ce qu’il nous fera payer, à la première occasion. Et ainsi de suite. Ce scénario peut être décliné sur toutes les échelles possibles et imaginables. C’est en cela qu’il est facile de comprendre qu’identifier ses besoins contribue grandement à la paix.

Je vous propose trois petits exercices à caser dans votre quotidien, pour identifier les besoins.

1-La prochaine fois que vous sortirez une cigarette de votre paquet. Ou bien, que vous ouvrirez le frigo en passant devant. Ou bien, que vous vous rongerez les ongles. Ou bien, que vous vous servirez un « dernier petit verre »… posez-vous la question: quel besoin suis-je en train de chercher à satisfaire? Ai-je besoin de douceur? d’amour? ai-je besoin de sécurité? de repères? Prenez le temps de laisser résonner ces mots en vous. Lequel parle à votre corps ? Lequel avez-vous envie de respirer profondément, et de diffuser partout à l’intérieur de vous?

2-La prochaine fois que vous vous sentirez énervé(e), agacé(e), hors de vous… prenez le temps d’identifier le besoin qui n’est pas satisfait. Dites-vous « je suis énervé(e) parce que j’ai besoin de….. » et laissez venir un mot. Un seul. Puis respirez-le, diffusez-le à l’intérieur de vous.

3-La prochaine fois que quelqu’un vous dira une chose désagréable à entendre, prenez le temps de vous relier au besoin qui n’est pas satisfait chez cette personne. Dites-vous par exemple: « Si elle m’a dit cela, c’est sans doute qu’elle a besoin de….. » et laissez venir un mot. Puis observez: est-ce que ce qu’a dit cette personne est toujours aussi douloureux pour vous?

Quand vous aurez pratiqué l’un de ces exercices, n’hésitez pas à partager en commentaire le résultat de votre expérience…

à bientôt pour une nouvelle étape vers la paix !

La Fannette