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fév 21, 2020 - CNV, parentalité    3 Comments

Et si on se réconciliait avec le cadre?

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Pauvre cadre… dans les débats sur la parentalité, et sur de nombreux groupes Facebook dédiés à l’éducation non violente, je le vois devenir le grand méchant loup qu’il faut à tout prix éradiquer de notre quotidien. A tel point que sa simple évocation provoque des levées de boucliers et des commentaires lapidaires d’une violence aussi aberrante qu’incohérente, dans des groupes qui se réclament de la bienveillance et de l’amour inconditionnel…

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Mes trois astuces pour être une maman zen

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       Cet article participe à l’événement « 3 habitudes indispensables pour être zen au quotidien » du blog Habitudes Zen, un  blog plein de conseils, d’astuces et de pépites accessibles et applicables au quotidien par tout un chacun pour avoir une vie plus légère et plus belle. Par exemple,  Cet article m’a particulièrement aidée à faire évoluer mes habitudes.

Comme en ce moment je suis particulièrement inspirée par le thème de la parentalité, et que j’aime partager mon expérience de maman, j’ai choisi de vous partager mes 3 astuces pour être une maman zen au quotidien.

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sept 15, 2018 - parentalité    2 Comments

Le caprice: une invention d’adulte

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Un enfant qui pleure de frustration lorsqu’on lui refuse quelque chose peut stimuler différentes réactions de la part des adultes. Ces réactions auront des conséquences très variées sur le schéma relationnel que l’enfant mettra en place.

Si les pleurs sont interprétés comme une demande, on se sent acculé: l’enfant nous demande quelque chose, on doit absolument réagir, soit dire oui, bon d’accord, soit dire non c’est non. Le stress monte, il faut absolument faire cesser ce bruit, moi, adulte, j’ai le pouvoir de faire cesser ce bruit, je dois réagir, et vite!

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être bienveillant sans être complaisant

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Ces derniers temps, j’ai entendu à plusieurs reprises des conversations qui me font penser que le mot « bienveillance » commence à être galvaudé.

Par exemple, une maman se plaignait que la maîtresse de son fils brandissait à tout bout de champ le mot « bienveillance », et que jamais elle ne sévissait envers les enfants qui ne respectaient pas les règles.  Et son interlocutrice de renchérir que cette histoire de bienveillance commençait à lui sortir par les yeux.

Cette bribe de conversation saisie au vol dans une file d’attente m’a mis la puce à l’oreille. Il est vrai que le mot « bienveillance » commence à être à la mode, et comme tout ce qui est à la mode, il est menacé d’usure, de déformation, voire de contrefaçon!

Comme vous pourrez le lire dans cet article très intéressant qui nous donne un éclairage sur l’étymologie et le sens profond de ce mot, il signifie « vouloir le bien ». Je trouve important de le différencier du terme « complaisance », qui signifie « action de s’accommoder au goût, au sentiment de quelqu’un pour lui plaire ».

J’ai à cœur de contribuer à redonner à cette notion de bienveillance toute sa légitimité, c’est pourquoi je vous propose d’explorer cette différence entre bienveillance et complaisance sous différents axes.

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fév 18, 2018 - parentalité    2 Comments

5 points pour aider nos enfants à apprendre

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Imaginez que vous êtes en train d’écouter une émission de radio sur un sujet qui vous passionne. Tout à coup, quelqu’un vous dit:

« Attention, écoute bien, car tu seras interrogé sur ce sujet »

Pensez-vous que vous allez ensuite écouter votre émission avec autant de plaisir qu’auparavant, et que vous allez en retenir le contenu?

Cet exemple nous permet de mesurer la pression que l’on met à nos enfants ou à nos élèves lorsqu’au cours d’un apprentissage nous attirons leur attention sur une future évaluation.

Cette pression déconnecte l’enfant/élève/étudiant du plaisir d’apprendre, et réduit ses chances de réussir. Car un mental sous pression n’est pas disponible pour recevoir des informations: une grande partie de son énergie est consacrée à gérer la panique.

En fait, le plaisir (auquel j’associe l’enthousiasme et la curiosité) est le principal moteur de l’apprentissage, et la pression un frein.

De plus, l’apprentissage relié au plaisir se fait plus en profondeur et la mémorisation à long terme est réelle, alors qu’une leçon apprise sous l’emprise de la pression ne restera mémorisée qu’en surface. Tout simplement parce que le sens de l’apprentissage est dévié: si j’apprends pour avoir une bonne note à mon évaluation, mon cerveau n’a absolument aucune raison de garder en mémoire des informations qui seront considérées comme désormais inutiles une fois l’évaluation passée. Par contre, si j’apprends dans le plaisir, mon cerveau, en bon épicurien, gardera précieusement dans un tiroir accessible les informations qui m’auront procuré du bien-être.

 

Pour que l’apprentissage soit un plaisir pour nos enfants,

voici quelques pistes:

1- Identifier nos blessures par rapport aux apprentissages, et en prendre la responsabilité

  • Si je suis constamment inquiète par rapport à la scolarité de mes enfants, je risque de faire du moment des devoirs une épreuve pour eux et pour moi. Pour éviter cela, je peux guérir mes blessures liées à la scolarité avec mon thérapeute préféré.

 

  • Parfois, les blessures liées à l’école se manifestent de la manière inverse: l’enfant s’inquiète pour ses devoirs, et demande du soutien, et le parent répond: « mais qu’est-ce qu’on s’en fiche des devoirs, c’est pas important, laisse tomber! » Cette attitude rebelle par rapport à l’école provient elle aussi d’une blessure et n’est pas au service de l’enfant, qui est soucieux de ses progrès.

 

2- Avoir une attitude positive et curieuse face aux apprentissages

  • Jusqu’à ce qu’ils atteignent un certain âge, nous sommes des exemples pour nos enfants. Si nous gardons enthousiasme et curiosité face au défi que représente un nouvel apprentissage, nous donnons une chance à nos enfants d’être inspirés par notre attitude.

Par exemple, si dans le cadre de mon travail je dois apprendre l’anglais, et que mon enfant m’entend dire: « Oh là là, comment je vais faire, apprendre l’anglais, à mon âge, non mais tu imagines, je vais pas y arriver! », il y a peu de chances pour qu’il intègre qu’apprendre une nouvelle langue est follement enthousiasmant.

  • Pour ce qui est de leurs propres défis, nous pouvons les encourager et leur insuffler notre enthousiasme.

« Les multiplications à deux chiffres? J’adore! Tu peux me montrer quelle méthode tu as apprise? »

 

3- Jouer!

Chaque leçon peut être l’occasion de débrider notre créativité. Les mots deviennent vivants, on peut inviter l’enfant à les intégrer dans des dessins pour en retenir l’orthographe, la géographie s’apprend dans l’espace, les multiplications s’apprennent avec une petite chanson, etc…

 

4- Relativiser l’importance des notes

Lorsque notre enfant nous fait signer un devoir, si nous regardons juste la note, nous lui donnons un pouvoir qu’elle ne devrait pas avoir: celui d’apporter une valeur au travail effectué.

Prendre le temps de lire le devoir, de regarder avec l’enfant en premier lieu toutes les réponses exactes et de les valoriser (surtout si l’enseignant s’est focalisé sur ce qui ne va pas), puis les points à améliorer, vérifier s’il a compris ses erreurs, donnera du sens à ce moment.

Et si, affectés par une mauvaise note de notre enfant, nous sommes tentés de lui mettre la pression, nous pouvons revenir au premier point!

 

5- Avoir confiance

  • Je vois parfois des parents qui saisissent la moindre occasion d’apprendre quelque chose à leurs enfants, considérant que toute expérience doit être rentabilisée d’une manière pédagogique :

-Maman, il neige!

-Oh, super! Tu sais que pour que la neige se forme, trois conditions doivent être réunies, qui sont: 1) des températures proches de 0°, 2) La présence de vapeur d’eau, 3) La présence de minuscules particules volatiles! tu as bien compris?

  • J’ai aussi parfois entendu des spécialistes dénigrer certains jeux, considérés comme moins stimulants pour le cerveau que d’autres

Ah, elle joue aux playmobils? Vous devriez plutôt lui acheter des légos car ils permettent à l’imagination de s’exprimer davantage.

Ces deux attitudes dénotent pour moi d’un manque de confiance en la capacité de l’enfant d’expérimenter le monde à son rythme et à sa manière, et d’une volonté, quelque part de « le forger » selon nos propres critères.

D’autre part, si les temps de jeu sont eux aussi soumis à un souci de résultat, la détente et le repos qu’ils sont censés nous apporter deviennent caduques.

Bien entendu, je ne prône pas de laisser l’enfant jouer aux jeux vidéos à volonté parce que c’est cela qui l’attire le plus… Ces jeux ont à mon avis un statut particulier qui mérite qu’on s’y arrête plus longuement lors d’un prochain article.

Cet article vous a-t-il appris quelque chose? Avez-vous autre chose à nous apprendre sur ce sujet? N’hésitez pas à laisser un commentaire!

à bientôt,

La Fannette

 

 

oct 9, 2017 - parentalité    2 Comments

5 graines à semer chez nos enfants pour les aider à passer à l’action

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Notre capacité à passer à l’action, à entreprendre, à se mettre en mouvement pour aller vers la réalisation de nos rêves est largement conditionnée par ce que nos parents nous ont transmis. Bien sûr, si nous n’avons pas été suffisamment encouragés, la vie nous offrira l’occasion de travailler sur la confiance et nous avons tous les facultés de relever le défi. Quelques clés toutes simples peuvent ceci dit nous aider à faciliter l’épanouissement de la confiance et du goût d’entreprendre chez nos enfants.

1- Toujours encourager leurs projets.

Plutôt que de pointer les difficultés qu’ils risquent de rencontrer, il est important de les questionner pour les amener à découvrir par eux-mêmes les qualités qu’ils seront amenés à développer pour mener à bien leur projet.

Par exemple, plutôt que de dire:

Mais c’est très difficile de faire ça tout seul! Tu ne vas pas y arriver!

Reformuler, valoriser et questionner:

Oui, tu voudrais construire une maison pour tes petshops. Ils en ont de la chance! Comment tu comptes t’y prendre?

2- Repérer nos réactions décourageantes, les identifier et les changer.

Parfois, on ne peut s’empêcher de décourager nos enfants. Hors de question de culpabiliser! Nous ne pouvons tout simplement pas faire autrement en l’état actuel de notre conscience. Par contre, nous pouvons changer cet état de conscience, et trouver la racine de ces réactions.

Ma fille voulait venir avec moi à la brocante pour vendre des petites affaires. Elle avait préparé plusieurs enveloppes contenant des petites babioles. Quand j’ai vu ce qu’elle comptait vendre, je lui ai dit: « Mais personne ne voudra jamais acheter ça! ». Elle s’est effondrée. J’ai réalisé que j’avais parlé instantanément à partir d’une part blessée de moi. Combien de fois j’avais entendu ce genre de phrases? (« C’est débile! Tu te fais des illusions! » etc, etc).

J’ai pris le temps d’accueillir cette part de moi qui avait tellement besoin d’être encouragée et soutenue, et surtout de croire en elle. J’ai expliqué par la suite à ma fille que ma réaction venait d’une part de moi qui avait manqué d’encouragements, et que je m’occupais ce cette part. 

Je sais qu’il me faudra encore un peu de temps et beaucoup d’écoute pour guérir cet endroit de moi. Maintenant, je ne la laisse pas saboter les élans de ma fille. Quand cette dernière me présente ses projets, je l’écoute, et si une envie de remettre en cause le projet pointe son nez, j’ai conscience de sa provenance,  je garde la bouche fermée, et dès que possible je vais donner de l’écoute et beaucoup d’amour à ma part blessée.

3- Dans toute situation, se focaliser sur les points positifs en premier lieu, puis présenter les points à améliorer de manière constructive.

Critiquer systématiquement nos enfants ne les encouragera qu’à critiquer à leur tour, et surtout pas à agir. Si vous connaissez des personnes qui passent leur vie à critiquer autrui sans jamais se bouger les fesses… ne les critiquez pas!  voyez en eux des petits bouts de chou qui ont été démotivés et dévalorisés, et qui n’ont pas encore eu l’occasion de guérir leur enfant intérieur.

Nous avons de multiples occasions de valoriser nos enfants. Dans ces mêmes occasions, nous pourrions les critiquer. Ne manquons aucune occasion de les valoriser!

Notre enfant débarrasse la table et casse une assiette. On peut se centrer sur l’assiette cassée, ou sur le service rendu. Bien sûr, éluder les problèmes ne résout rien. Transformons-les en occasions d’apprentissage!

« Merci d’avoir débarrassé la table. Et ça arrive à tout le monde de casser des assiettes! Moi, quand ça m’arrive, c’est que j’en prends trop à la fois. Et toi, est-ce que tu as repéré pourquoi l’assiette était tombée? »

4- Leur donner des missions à la hauteur de leurs capacités.

Ne jamais solliciter un enfant « parce qu’il va en mettre partout, parce qu’il ne saura pas faire, parce qu’il va tout gâcher » sabote autant sa confiance que de lui donner des missions pour lesquelles il ne se sent pas prêt.

Parfois, c’est vrai, ça va plus vite et c’est plus efficace pour notre quotidien de ne pas solliciter les enfants, et même de les habiller, de leur lacer leurs chaussures, de les laver, etc, etc. Nous ne devons pas perdre de vue que notre rôle de parent n’est pas de gérer le quotidien de manière efficace mais de semer chez nos enfants les graines qui les aideront à être des personnes autonomes et volontaires. Prendre l’habitude de le porter sans qu’il le demande alors qu’il est en âge de marcher revient à lui dire « tu ne marche pas assez bien, pas assez vite, tu ne vas pas y arriver ». Et c’est valable pour tous les gestes que nous faisons à sa place, y compris les petites tâches du quotidien auxquelles il peut participer.

5- Quand ils sont découragés, les écouter sans apporter nos propres solutions.

Comment réagissez-vous quand vous êtes découragés et qu’on vous abreuve de conseils sans que vous l’ayez demandé? On est d’accord, les conseils, c’est bon à recevoir quand on est demandeur. Les enfants sont comme nous. Quand ils sont découragés, une bonne oreille est largement suffisante, et essentielle. Ne pas leur apporter de solution souligne notre confiance en eux: nous savons qu’ils trouveront la solution par eux-mêmes.

 

Et vous, quelles sont les graines de confiance que vous semez chez vos enfants? N’hésitez pas à m’aider à compléter cet article en laissant un commentaire!

à bientôt,

La Fannette

 

 

 

 

juil 9, 2017 - parentalité    2 Comments

Adolescents: comment poser le cadre?

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« Le plus important chez les ados, c’est le cadre »

« Ils ont tellement besoin de cadre »

« Il faut leur mettre des limites sinon ils sont perdus »

J’ai entendu ce genre d’idée plus d’un millier de fois, pourtant cela ne sonne pas juste pour moi.

Sur ce sujet je rejoins Catherine Dumonteil-Kremer (consultante familiale et éducatrice Montessori), pour qui le lien est à favoriser par rapport au cadre.

Le hors série n°9 de Kaisen (voir le lien en fin d’article) lui consacre une interview sur ce thème, et cela m’a donné envie d’aborder ce sujet avec vous, sous deux axes différents:

1: poser le cadre au détriment du lien

2: poser le cadre à partir du lien

Et voici la réflexion qui me vient:

pour ces deux manières de poser le cadre, quelles sont les conséquences auxquelles on peut s’attendre…?

  • Poser le cadre au détriment du lien

 

« Les adolescents sont environ 85% du temps sans leurs parents. Comment dès lors vérifier cette limite? A quoi bon dire « Ne fume pas, ne bois pas », alors que, dès que les parents auront le dos tourné, ils passeront à l’acte? » interroge Catherine Dumonteil-Kremer.

Une limite posée sans négociation, sans écoute des besoins des uns et des autres, n’a pas de sens pour l’adolescent. Il peut facilement l’interpréter comme une volonté de la part de ses parents de l’empêcher de vivre sa vie et d’être heureux. La réaction à laquelle on peut s’attendre est une transgression non assumée.

Je m’explique: Si le parent dit à son ado: « Je sais que les personnes que tu voudrais retrouver à cette soirée fument du shit. Je ne veux pas que tu fréquentes ces jeunes-là. Tu ne sors pas ce soir un point c’est tout. » il n’exprime pas clairement ses besoins, et n’écoute pas ceux de son ado. Des besoins non écoutés finissent par prendre toute la place. En l’occurrence, chez l’ado, le besoin de reconnaissance et le besoin de liberté ne sont pas pris en compte.

-Reconnaissance, parce que le fait de juger ses amis (« ces jeunes-là ») revient à le juger lui-même.

-Liberté, parce que l’empêcher de sortir représente une fermeture, un obstacle à ses choix.

Du moment que ses besoins ne sont pas reconnus et pris en compte par cette décision, l’adolescent risque de se sentir révolté, et plus la position de l’adulte se durcira, plus la rébellion et le désir de transgression de l’ado grandiront.

Et s’il sort du cadre posé par l’adulte, ce sera motivé par une réaction à l’interdiction. « Non mais ça va pas se passer comme ça. Puisque c’est comme ça… attends un peu que tout le monde dorme, et tu vas voir si je peux pas faire ma vie comme je l’entends. Et je vais bien me défouler. Tu l’auras voulu! »

C’est en cela que je parle de transgression non assumée: l’ado agit par vengeance et il rend l’adulte responsable de sa transgression.

Une eau vive contenue par un barrage va se ruer sur la moindre faille, et devenir furieuse et incontrôlable une fois sortie. De la même manière, un cadre posé sans l’assentiment d’un ado va propulser ce dernier en dehors du cadre d’une manière violente et incontrôlable.

Et si le cadre devient une prison hermétique, si par exemple je me relève la nuit pour vérifier que mon enfant est bien à la maison, je ferme à clé, je surveille ses SMS, etc… à ce moment-là, la violence ressentie par mon ado risque de se retourner contre lui-même.

Quand je pense aux conséquences que cela peut avoir de vouloir absolument contrôler la vie de mon ado, je préfère de loin lui faire confiance. Même si parfois cela n’est pas confortable.

 

  • Poser le cadre à partir du lien.

 

« Il faut par principe dire oui et discuter. L’adolescence est l’âge du lien » dit Catherine Dumonteil-Kremer.

Dire oui, cela signifie faire confiance à son enfant, et lui faire prendre conscience qu’il est responsable de ses choix.

Une eau qui circule sans barrage est calme et peut prendre le temps de choisir sa trajectoire en conscience.

Discuter permet d’écouter les besoins que l’ado cherche à satisfaire, et lui exprimer les nôtres.

Dans l’exemple cité plus haut, on pourrait se relier aux besoins de l’ado en le questionnant: « Dis-moi, ça représente quoi pour toi, cette soirée? Qu’est-ce que tu as envie de vivre en fait? », puis en exprimant ses propres sentiments et besoins: « Je sais que certains de tes amis ont pris l’habitude de fumer du shit. Je suis inquiète. Je tiens à toi et j’aimerais être rassurée que tu prends soin de toi. Est-ce que tu es prêt à prendre l’engagement de ne pas y toucher pendant cette soirée? »

-Il est possible que notre ado dise oui, et qu’ensuite il fasse le choix de ne pas respecter son engagement. Dans ce cas, il le fera non pas par révolte, mais suite à une délibération avec lui-même. En lien avec lui et avec la conscience de ses responsabilités.

-Il est possible aussi que notre ado dise non, et qu’il nous propose un autre moyen de nous rassurer.

-Et bien sûr, il est probable que notre ado dise oui, et qu’il respecte son engagement!

Dans tous les cas, notre responsabilité à nous, c’est de garder le lien avec lui, jour après jour, en écoutant ses besoins, et en lui exprimant les nôtres. Il est important aussi de mettre à sa disposition les informations qui l’aideront à faire ses choix en conscience.

Faire confiance et privilégier le lien contribue à ce que notre ado  fasse ses choix à partir de ses repères intérieurs, et à ce qu’il accepte d’en assumer les conséquences,  à ce qu’il se fasse davantage confiance, à ce qu’il accepte d’assumer lui-même le et à ce qu’il nous demande du soutien en cas de besoin.

Les adolescents sont tous différents, et l’âge est aussi un facteur important. C’est à chaque parent de sentir à quel moment le cadre est à faire passer en arrière plan par rapport au lien, en fonction de sa propre expérience, et de la relation qu’il vit avec son ado.

Si vous êtes parent d’ado, ou si vous êtes ado, n’hésitez pas à partager votre avis et votre expérience en commentaire!

Au plaisir,

La Fannette

Parentalité: pourquoi expliquer ne suffit pas…

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Aujourd’hui, j’ai à cœur de vous partager une prise de conscience que j’ai faite en regardant, il y a quelques semaines, la conférence de Caroline Burel sur l’EFT en famille (je vous avais invités à cette conférence, souvenez-vous!)

Caroline nous dit:  « C’est à partir de 12 ans environ que nos enfants ont dans leur cerveau les ondes qui vont leur permettre de raisonner, de faire les choses par volonté, avant ils sont en mode inconscient, subconscient. (…) Jusqu’à 10 ans nos enfants  sont complètements connectés à notre inconscient. Ils nous donnent accès à nos croyances, il les captent et les manifestent. »

Cela signifie que leur cerveau

  • n’est pas programmé pour enregistrer nos explications logiques et nos demandes raisonnées
  • scanne en permanence notre inconscient

 

Autrement dit, si nous voulons communiquer efficacement avec eux, nous devons mettre de côté ces trois outils:

  • logique
  • raisonnement
  • volonté

et nous devons accepter que leurs réactions sont parfois un miroir grossissant qu’ils nous tendent.

Quels outils utiliser alors, et comment décrypter leurs messages?

Outil n°1: L’écoute sensible

Je précise « sensible », parce qu’on peut toujours écouter avec notre tête, chercher à comprendre, à analyser ce qu’il advient, et à ce moment-là nous resterons sur notre île, loin de celle de notre enfant. Pour le rejoindre là où il est, il nous faut éveiller notre sensibilité globale, et nous ouvrir à tous nos canaux de perception. Notre enfant est en lien direct avec notre inconscient. Notre inconscient nous parle… à travers notre corps. Écouter ce qui se joue dans mon corps, rester attentif aux messages que le corps de mon enfant manifeste me permettra de rester en lien avec ce qu’il vit réellement.

Par exemple: que se passe-t-il quand on force un enfant à dire « pardon » à un autre enfant suite à un conflit (qu’on veut régler vite fait bien fait)?

La bouche de l’enfant dit « pardon ». Mais son corps? Est-ce que l’enfant semble en connexion sincère avec son camarade? Est-ce que ses yeux traduisent un réel regret?

Outil n°2: La CNV

La CNV ou Communication Non Violente (appliquée de manière sensible et non de manière cérébrale), permet justement de nous relier à nos ressentis, aux messages de notre corps, et d’inviter notre interlocuteur à se relier, lui-aussi, à ce qui se joue chez lui.

Dialoguer avec notre enfant sur le plan des sentiments et des besoins est en cohérence avec sa manière d’être en lien avec le monde: constamment en mode « inconscient, subconscient », l’enfant a un accès direct à sa vie intérieure… et à la nôtre. Si nous faisons coïncider notre discours avec notre état intérieur, c’est rassurant pour lui.

Par exemple: Une maman est au square avec sa fille. Elle a envie de rentrer à la maison parce qu’elle doit aller aux toilettes. Elle dit à sa fille: « On y va, ma puce? il fait froid, non? » Sa fille refuse, et continue de s’amuser sur son vélo. La mère insiste: « Bon, allez, viens, on a assez joué! » Sa fille l’ignore. La mère baisse les armes et décide d’assumer son besoin: « Ma puce, j’ai envie de faire pipi, je voudrais rentrer. » « J’arrive! » répond joyeusement l’enfant, en rejoignant sa mère. (véridique)

D’autre part, ce processus est très aidant pour aller écouter en profondeur ce que notre enfant stimule chez nous. Puisqu’il manifeste, de manière inconsciente, des messages qu’il reçoit de notre propre inconscient, il vient nous chercher là où nous sommes vulnérables. Pratiquer l’auto-empathie (écoute en profondeur de ses propres sentiments, besoins et aspirations) va nous permettre de nous relier à cette part de vulnérabilité en nous, de l’accueillir et parfois de transformer des croyances. Souvent, notre transformation intérieure entraîne une modification du comportement de notre enfant.

Outil n°3: Le jeu, les histoires, les images

L’inconscient est friand de couleurs, d’histoires, de plaisir. Il n’est pas adepte de l’action posée en force en vue d’une récompense future. Il est dans l’instant et uniquement dans l’instant. Et donc, l’enfant aussi!

Par conséquent, les arguments du type tu dois faire ci parce que sinon plus tard cela n’ont aucun impact sur le cerveau de notre enfant.

Par contre, transformer une tâche en jeu, faire parler la brosse à dents ou le cartable, saupoudrer du plaisir sur toutes les actions banales de la journée s’avère efficace et allège le quotidien.

Il existe de nombreux autres outils, et je compte sur vos commentaires pour compléter ma liste!

MAIS quel que soit l’outil que vous mettez en pratique, il y a un MAIS

Voici le MAIS:

Si vous utilisez la CNV ou le jeu dans le but crispé d’envoyer votre enfant au lit ou de le contraindre à se laver les dents, et qu’en fait vous n’être absolument pas disponible pour jouer ou pour vivre une réelle connexion, ça ne marchera pas.

Pourquoi? Parce que vous aurez beau faire semblant de toute la force de votre volonté, votre enfant percevra le message de votre inconscient, et vous subirez l’effet boomerang: vous prendrez votre incohérence en pleine figure… sous forme de cris, de refus ou de crises.

Eh oui… avec les enfants, pas moyen d’échapper à sa propre vérité vraie!

 

N’hésitez pas à partager vos expériences, réactions et témoignages en commentaire!

à bientôt pour un prochain article,

La Fannette

Parentalité: 3 clés pour ne pas reproduire les maladresses de nos parents

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Personne ne souhaite faire subir à ses enfants les schémas relationnels qui l’ont fait souffrir pendant l’enfance. Il me semble que nous avons tous à cœur d’offrir à nos enfants une éducation qui soit au service de leur épanouissement.

Pourtant, combien de parents se retrouvent dans les mêmes travers que leurs propres parents, en ayant justement cherché à fuir leurs erreurs?

C’est ainsi que Paul, dévalorisé par son père durant toute son enfance, s’était juré que lorsqu’il aurait des enfants, il n’aurait de cesse de les encourager. Devenu père, il s’est trouvé confronté à sa blessure d’enfant: cette fois-ci, c’était son fils Léo qui cherchait le conflit avec lui, lui proposant une relation de compétition et de rivalité continuelle. Paul, réveillé dans ses blessures d’enfant, s’est mis à réagir exactement comme son père: « Mais pour qui tu te prends, tu te crois plus fort que moi… etc… » alors que c’était exactement le contraire de ce qu’il souhaitait.

  • Clé n°1: se former!

Nos parents nous ont proposé, parfois imposé, leur manière de voir le monde et d’être en relation. Nous nous sommes construits avec ces repères, et il n’est pas suffisant de décider avec sa tête de changer de repères pour que cela fonctionne. Aujourd’hui, il existe de nombreux outils pour ancrer en profondeur de nouveaux repères, des repères qui sont en lien avec la vie qui nous habite, et petit à petit changer nos habitudes. Découvrez ici les ateliers que mon amie et collègue Célia Portail et moi-même proposons pour expérimenter ces outils.

Une maman, quelques jours après avoir participé à notre atelier « Présence à soi et communication bienveillante », nous a envoyé ce retour:

« Voici les paroles de mon fils qui n’avait pas connaissance du contenu de ce que j’avais vécu ce week-end là: » maman je trouve que tu es attentive aux besoins des autres en ce moment. Ça m’émeut et me donne envie de faire pareil ». »

  • Clé n°2: se relier!

Nombreux sont les parents qui remettent en cause une éducation coupée de la vie, et qui cherchent à vivre des relations saines avec leurs enfants. Vivre des moments d’échange constructif avec des personnes qui sont dans la même recherche que nous contribue à notre évolution. (Petite mise en garde cependant: il existe aussi des groupes dont l’objet est simplement de s’insurger contre le non respect de l’enfant. Pour ma part je ne crois pas que de jeter la pierre aux personnes qui pratiquent une éducation coupée de la vie contribue à l’évolution de qui que ce soit.)

  • Clé n°3: guérir!

Aussi merveilleuses que soient nos intentions, si nous laissons de côté notre enfant intérieur et ne guérissons pas ses blessures, nos enfants viendront appuyer sur les boutons qui nous font réagir. Non pas qu’ils cherchent à nous nuire, non, ils sont au service de notre évolution. Ils réagissent, de manière inconsciente, aux messages (également inconscients) que leur envoie notre enfant intérieur.

Aussi, lorsque Paul a repris contact avec son enfant intérieur et s’est fait accompagner pour sa guérison, il a pu apaiser sa relation avec Léo, dont le comportement a changé du tout au tout à son égard.

Si vous souhaitez, vous aussi, libérer votre enfant intérieur de ses blessures, n’hésitez pas à me contacter pour un accompagnement.

Vous pouvez aussi télécharger gratuitement ce petit guide pour retrouver votre enfant intérieur!

Recevez gratuitement 12 clés pour renouer avec votre enfant intérieur

 

 

N’hésitez pas à partager vos réactions à cet article en commentaire!
à bientôt,
La Fannette

éducation « tuteur » vs éducation « arrosoir »

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Parmi toutes les mutations que nous traversons en ce moment, il en est une, de taille, que nous avons tout intérêt à prendre en compte si nous voulons laisser derrière nous nos vieilles mues…

Il s’agit du passage de l’éducation « tuteur » à l’éducation « arrosoir ».

  • Ce que j’appelle l’éducation « tuteur » renvoie à l’idée de vouloir que nos enfants poussent « droit ».

 

Pour atteindre ce but, nous utilisons des tuteurs, qui redressent et contrarient la nature intrinsèquement déviante de l’être humain, afin de  faire de notre enfant un être social acceptable.

Cette vision se rapproche de celle de Freud, pour qui l’homme est un être fondamentalement égoïste et narcissique. Le rôle de l’éducation est alors de civiliser cette nature, de la dompter afin qu’elle se plie, bon gré mal gré, aux exigences de la vie en société.

L’éducation « tuteur » apporte donc par l’extérieur une image idéale à laquelle on est censé se conformer.

Voici quelques-unes des conséquences possibles de ce genre d’éducation:

  • Peu de connexion à son espace intérieur
  • Culpabilité, honte
  • Recherche constante de l’assentiment des autres
  • Dépendance affective
  • Manque de confiance en soi
  • Manque d’estime de soi

Je ne vous liste pas les variations possibles pour appliquer cette vision de l’éducation, premièrement parce que je n’ai pas à cœur de l’encourager, et ensuite parce que, si vraiment cela vous tente, les exemples à suivre ne manquent pas.

  • Ce que j’appelle l’éducation « arrosoir » ne suppose aucun vouloir, juste une intention: celle de prendre soin de ce qui existe déjà.

 

Cette vision se rapproche de celle de Rousseau, pour qui l’humain est un être fondamentalement bon, qui peut par la suite être perverti par la société.

On ne voit plus l’enfant comme un être neuf, à tendance perverse, qu’il faut façonner, car on garde à l’esprit qu’il contient, en germe, tout comme la graine, tout ce que la nature lui a donné (nature  miraculeuse, qui  pousse les humains à la bonté, à la générosité, et à la bienveillance). Notre rôle est donc de nourrir cette graine, en l’arrosant d’amour et du meilleur de nous-même, afin que ses qualités naturelles puissent s’épanouir.

Voici quelques-unes des conséquences possibles de ce genre d’éducation:

  • Reliance à soi, confiance en ses repères intérieurs
  • Bonne estime de soi
  • Empathie naturelle
  • Confiance en ses potentiels
  • Créativité fluide
  • Intuition développée

Si l’on a reçu une éducation « tuteur » et que l’on souhaite développer une éducation « arrosoir », il n’est pas suffisant de le décider, même avec la meilleure volonté du monde. Je connais un nombre incroyable de personnes qui choisissent la parentalité bienveillante et qui finalement appliquent une éducation « tuteur » déguisée.

Il est nécessaire d’entreprendre un travail sur soi, pour aller à la rencontre de son enfant intérieur, et l’aider à guérir les blessures laissées par les différents tuteurs qui ont contrarié sa nature. Car nos blessures guident notre inconscient vers des actions qui sont souvent contradictoires avec nos intentions.

Pour aller plus loin sur ce sujet, vous pouvez:

-Lire cet article.

-Télécharger ci-dessous les 12 clés pour prendre soin de votre enfant intérieur.

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Au plaisir,

La Fannette

 

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