Quitter le réflexe « apubobo »… troisième étape vers la paix

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Aujourd’hui, je vais vous parler d’un piège qu’il est important de connaître lorsqu’on souhaite cultiver la paix en soi et autour de soi.

La semaine dernière, je vous ai partagé une manière d’entrer en lien avec ses émotions, de les accueillir et de les voir comme des signaux.

Une part de nous-même n’a pas intérêt à accueillir ces émotions. Cette part n’aura de cesse de nous proposer des solutions à tour de bras, dès qu’une émotion pointera le bout de son nez.

Si l’on a peur, elle cherchera à nous rassurer au plus vite. C’est ainsi que l’on s’entendra dire: « Non, ne fais pas ça, tu vas te faire mal ! »

Si l’on est triste, elle cherchera à nous changer les idées, de manière immédiate, et l’on se retrouvera collé devant une comédie à l’eau de rose sans avoir eu le temps de dire « ouf ».

Si l’on est touché, ému, elle cherchera à noyer le poisson, à nous changer les idées, à nous distraire.

Si l’on est en colère, elle tâchera de nous raisonner, elle nous dira que tout va bien, mais non, vraiment, ce n’est pas la peine de se mettre dans des états pareils pour ça.

Cette part tiendra exactement le même discours que « les grandes personnes » de notre enfance:

-J’ai peur !

-Mais non, tu n’as pas peur, regarde, il n’y a rien à craindre ! Et hop, voilà, apubobo !

-J’ai mal !

-Mais non, ce n’est rien ! Un pansement, et hop, voilà, apubobo !

-J’ai faim !

-Mais non, ce n’est pas l’heure ! Allez, juste un bonbon, et hop, voilà, apubobo !

-Je suis  triste !

-Il n’y a vraiment pas de quoi ! Allez, regarde le joli toutou, et hop, voilà, apbubobo !

-Je suis en colère !

-Ah, ça non alors ! Prends ta tétine ! Et hop, voilà, apubobo !

Pourquoi ces grandes personnes réagissaient-elles ainsi ? pourquoi cette part de nous continue-t-elle à faire de même ?

Pour une merveilleuse raison: pour nous protéger de la souffrance. Et hop, voilà, apubobo. Et ça marche très bien, à très court terme.

Cette part, c’est notre mental. Pour lui, la moindre perturbation émotionnelle appelle une solution immédiate : un anesthésiant, un réconfort, un palliatif, bref, quelque chose qui annule instantanément le problème. Car oui, pour lui, les émotions peuvent tout à fait être un problème.

Et pourquoi le fait de proposer des solutions immédiates à la moindre émotion serait un obstacle à la paix ?

-Parce que si je donne une réponse immédiate à mes émotions, je me coupe de l’accès qu’elles me donnent à ma vie intérieure, et j’ignore leur véritable rôle, qui est de me mettre en lien avec mes besoins. (Voir deuxième étape vers la paix)

-Parce que si je donne une réponse immédiate à mes émotions, cette réponse va souvent à l’encontre de mes besoins et de ceux de mon entourage. (J’ai peur, donc tu n’as pas le droit de faire ci ou ça. Je suis irritée et fatiguée, donc tu dois te taire tout de suite. Je suis en colère, donc tu dois t’excuser et plus vite que ça.)

-Parce que si je donne une réponse immédiate à mes émotions, je me prive de les respirer, de les savourer, de les vivre. Je me prive de laisser la vie circuler en moi.

Voilà trois bonnes raisons de choisir consciemment d’accueillir ses émotions, plutôt que de les ignorer.

Si vous pensez à d’autres bonnes raisons de lâcher le réflexe « apubobo » , merci de les partager en commentaire !

A tout bientôt,

La Fannette

 

4 Comments

  • Bonsoir Fanette

    Je dirais qu’accueillir mes émotions me permet d’aller vers leur expression, artistique, littéraire …….elles sont un facteur de créativité il me semble.
    Merci en tout cas pour tes propos clairs et intéressants

    • Merci Elsa, les émotions sont comme une caisse de résonance, et plutôt que de les étouffer, on peut choisir de les faire chanter, parler, créer… comme en témoignent tes écrits. J’en profite pour mettre ici le lien vers ton blog femme d’ici femme d’ailleurs.
      A bientôt!

  • HI,Fann-nette,

    je me demande si là, j’vais pas être à contre sens, j’entends par là que je pense traverser un champ d’hypersensibilité qui me fait vivre intensément dans le registre des émotions, bien sûr j’en subis les turbulences et en exploite je crois les essences, mais du coup, je ne me sens plus des masses dans ce qui est de l’ordre du cartésien…..

    Bises,
    Cécile

    • Coucou Cécile,
      Ben oui, le truc avec les émotions, c’est qu’elles essayent de nous mener par le bout du nez… Le défi est d’arriver à les accueillir sans se laisser déborder, comme on accueille les cris d’un enfant sans se mettre à crier soi-même!
      Je t’envoie mes douces pensées et te souhaite de traverser ce moment de trouble avec un maximum de légèreté.
      Bises
      Fanny

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