La métaphore qui aide à lâcher le contrôle

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J’ai déposé un dossier chez un notaire, pour une location de maison. D’autres viennent de déposer un dossier dans une grande école. D’autres préparent leurs examens…

C’est la saison des aiguillages.

Et des questionnements: mon dossier sera-t-il accepté ? est-ce que je vais être admis ? est-ce que je vais avoir mon bac ?

C’est la saison des « pourvu que » « si seulement » et des « faites que ! »

Comment rester sereins ? Comment profiter de la vie, sachant que notre destin est en train de se jouer en ce moment, en dehors de notre contrôle ? Comment accepter de ne pas être sûrs de notre avenir ?

Voici une métaphore qui m’aide particulièrement.

Imaginons que je sème une graine dans mon jardin. Je choisis la bonne orientation, l’endroit qui ma paraît adéquat, je fais un petit trou, j’installe avec délicatesse la graine, je la recouvre de terre et l’arrose.

Je peux adopter maintenant deux attitudes:

-Attitude déconseillée:

je reste à côté de mon petit tas de terre, soucieuse, à guetter les signes d’une éclosion miraculeuse. Je fais des tas de prières et de rituels autour de cet endroit. Je me dis que si un oiseau chante avant que j’aie compté jusqu’à dix, cela veut dire que ma graine va pousser. Un oiseau chante à trois. Mais tout de même.  Je me demande si ça va marcher. Peut-être que finalement, ça ne veut rien dire, cette histoire d’oiseau qui chante.  Au bout de cinq minutes, je sais qu’il est normal que je ne voie rien pousser, mais tout de même, une inquiétude me saisit: et s’il y avait un caillou juste au dessus de ma graine ? Elle ne pourrait pas pousser ! Paniquée, je gratte la terre avec mes ongles pour vérifier qu’il n’y a pas de caillou. C’est bon, il n’y a pas de caillou. La graine est toujours à sa place. Je remets la terre par dessus. Je reste à côté de mon tas de terre, pour le cas où un chien viendrait gratter la terre à cet endroit. Saloperie de chien. Je ne peux même pas rentrer tranquillement chez moi et faire autre chose que surveiller ma graine. Sale clebs. Tout à coup, je suis prise d’une haine incommensurable pour les chiens. J’imagine leurs pattes griffues qui viennent sortir ma graine de sa paisible germination. Et puis soudain, cela me fait penser à toutes ces bêtes souterraines, qui gravitent autour de ma graine. Je me demande si les vers de terre mangent les graines. Je m’inquiète. Je pense à aller chercher sur le web ce que mangent les vers de terre, mais je n’ai pas accès à internet depuis le jardin. Si j’y vais, je laisse ma graine en proie à tous les prédateurs griffus et rampants. Je ne sais pas quoi faire. Je n’y tiens plus. Je retire la terre pour vérifier qu’aucune bestiole malveillante n’est en train de dévorer ma précieuse graine. C’est bon. Elle est toujours là. Le soleil commence à décliner. Déchirée, je rentre chez moi et me couche. Mais dans la nuit, je me réveille en sursaut: j’ai rêvé qu’une horde de monstres-sorcières faisaient une orgie de graines dans mon jardin. C’est sûrement un rêve prémonitoire. Je remercie mon inconscient de m’avoir prévenue du danger, et je me précipite au jardin avec ma lampe de poche. Dans ma panique, je ne me souviens plus où j’ai semé la graine. Je cherche partout, et je trouve un tas de terre. En fait, ce n’est pas le tas de ma graine, c’est une taupinière. Est-ce que les taupes mangent les graines ? Je n’aurais jamais dû rentrer ! J’aurais dû rester à côté de ma graine ! Je me traite de tous les noms, en pleurant ma pauvre graine dévorée par les taupes-sorcières de mon rêve prémonitoire. Je savais bien que j’aurais dû monter la garde à côté d’elle.

Voici les conséquences de ce genre d’attitude: manque de sommeil, stress, culpabilité. Et si par malheur je retrouve l’endroit où j’ai semé ma graine, il y a peu de chances qu’elle pousse: dérangée dans son processus de germination toutes les cinq minutes par mes vérifications névrosées, elle restera endormie et gardera son secret. Voilà pourquoi cette attitude est fortement déconseillée.

-Attitude conseillée:

Je me réjouis d’avoir semé cette graine. Quand je pense qu’une graine peut devenir une fleur, une plante, un arbre ! Je trouve cela magique. Mon enfant intérieure sautille dans ma poitrine. Elle voudrait que je donne un prénom à la graine. Allons-y pour le prénom. Ma graine s’appelle Mimie. Je retourne chez moi pour écrire un article sur mon blog. Je sais que pendant ce temps, la nature s’occupe de Mimie. Je suis émerveillée quand j’y pense: la nature est ce mouvement de vie qui s’opère sans que nous n’ayons rien à faire. Et le mouvement de la vie va toujours dans le sens de l’épanouissement, de l’abondance, de l’ouverture: ma graine va germer, libérer une tige qui va pousser et s’épanouir en fleur, qui donnera à son tour des graines qui pousseront. Le lendemain, il fait très chaud. Je décide d’aller arroser Mimie. J’écoute le bruit de l’eau qui chuinte sur la terre, je savoure l’odeur qui monte. Je remercie la vie pour l’eau, pour l’odeur, pour Mimie. Je me sens pleine d’amour et de gratitude quand je pense à cette petite graine. J’ignore quel chemin elle prendra pour pousser, peut-être qu’elle aura à contourner un caillou, peut-être qu’elle passera par l’estomac et les intestins d’une bête avant de germer un peu plus loin. En tous les cas, elle fait partie de ce mouvement de vie qui fait grandir, épanouit, libère. Je me sens pleine de gratitude pour ce mouvement de vie, et je remercie.

Voici les conséquences de ce genre d’attitude: sentiment de joie, de gratitude, de confiance. J’ai toutes les chances que ma graine pousse. Et si je ne vois rien sortir de terre, cela ne veut pas dire qu’elle n’a pas poussé. Elle a certainement poussé ailleurs, en dehors de mon champ de vision actuel. Et je sais qu’un jour, le vent poussera vers moi toutes les petites graines que la fleur Mimie aura fait naître. C’est le mouvement naturel de la vie.

Quand je pense à cette graine, je prends conscience que moi aussi, je fais partie de ce mouvement naturel. Je suis faite pour grandir, évoluer, m’épanouir, et générer de l’abondance. Penser cela m’aide à rejoindre ce mouvement global en conscience, à m’y relier, à m’y abandonner. Car pendant la saison des « dossiers », c’est ce que j’ai envie de faire, le plus souvent possible: m’abandonner au mouvement naturel de la vie, en toute confiance.

 

Si vous êtes vous aussi en pleine saison des « dossiers », est-ce que cette métaphore vous aide?

Avez-vous des astuces pour traverser le plus sereinement possible ce genre de période?

N’hésitez pas à laisser un commentaire !

A bientôt

La Fannette

 

 

 

2 Comments

  • Très jolie métaphore Fanny, je reviens de mon potager où j’ai pensé à cette graine :-) Oui, on plante et puis on fait confiance à l’énergie de la nature ! Quelques soins restent nécessaires par la suite (et là, c’est la paysagiste qui te parle :-) Histoire de s’assurer qu’elle ait assez d’eau, qu’elle ne soit pas trop concurrencée par d’autres plantes etc… Et c’est bien pareil dans la vie : planter une graine dans le champ de l’intention et la nourrir d’attention… Dixit Deepak Chopra. Quel bonheur tous ces jardins en mouvement !

    • Merci Cécile, j’adore cette phrase de Deepak Chopra. Je la sème !

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