Différencier les pensées des émotions: quatrième étape vers la paix
Les pensées et les émotions sont intimement liées, s’influencent les unes les autres, et parfois, nous avons du mal à les différencier.
Les émotions sont plus ou moins « pures » de pensées. Lorsque nous parvenons à nous relier à nos émotions, et à les isoler de tout jugement, de toute évaluation, nous sommes alors en lien avec notre véritable source intérieure, et nous avons accès à nos aspirations profondes.
Voici un exemple:
Pendant le repas de Noël, Bernadette dit à Gérard:
-Je te conseille d’éviter les escargots, ce n’est pas bon pour ce que tu as.
Gérard prend quelques secondes pour accueillir ce qu’il ressent.
« Je me sens rabaissé et humilié. Elle n’a pas le droit de me traiter de cette façon devant tout le monde. »
S’il en reste là, Bernadette restera la cause de son mal-être. Il risque alors d’entrer en conflit avec elle, ou bien de rester coincé dans une position de victime. En tout cas, il ne parviendra pas à sortir d’un schéma relationnel dans lequel il n’exerce pas véritablement son pouvoir.
(Sur cette question le livre de Christel Petitcollin, Victime, bourreau ou sauveur, comment sortir du piège? est très éclairant!)
Fermons cette parenthèse et voyons ce que cela pourrait donner si Gérard choisissait de démêler les pensées des sentiments, en se reliant à ces derniers de manière plus corporelle.
« Je me sens vraiment furieux, en colère. J’ai envie de lui faire mal. Je suis agacé. J’ai un poids sur le cœur. Je suis triste. »
Si Gérard continue de s’accueillir de cette manière, il aura accès à ses besoins (objet du prochain article)
Voici quatre indices pour repérer si les sentiments que l’on identifie sont mélangés à des pensées ou non.
- Plus le sentiment est relié à la situation, moins il est pur de pensées.
Des sentiments comme « humilié », « exclu », « honoré », « respecté », « rabaissé », « gâté », « considéré », « écouté », etc… supposent que quelqu’un agit sur nous. Quelqu’un nous rabaisse, ou nous respecte, ou nous humilie. Pour rejoindre notre source intérieure, il nous faut nous démêler de l’autre, et cesser de lui prêter des intentions. Dans l’exemple précédent, si Gérard ne prête pas à Bernadette l’intention de le rabaisser exprès devant tout le monde, la remarque qu’elle fait n’aura pas le même impact.
- Plus le sentiment est lié à une attente ou à une exigence, moins il est pur de pensées.
Par exemple, « je suis déçu » suppose que je compare la situation à ce qu’elle devrait être, donc que je suis en lien avec des pensées. Il en va de même pour « je me sens nulle, géniale, bête, ridicule, etc… »
- Plus on met de liens logiques entre le sentiment et la situation extérieure, moins le sentiment est pur de pensées.
Par exemple, « je suis triste qu’ il ne soit pas venu », ou « je suis en colère parce qu‘il n’a pas tenu son engagement ». Si je reste sur le fait que la cause de mon émotion est l’action de l’autre, je perds mon autonomie.
- Plus le sentiment est en lien avec notre corps, moins il est mélangé à des pensées.
Par exemple, « je suis noué, j’ai un poids dans le ventre, j’ai une boule dans la gorge, j’ai du mal à respirer, etc… » Lorsque je m’accueille de cette manière, je me libère de mes attentes par rapport à l’autre ou par rapport à la situation. Je reste simplement avec ce qui est.
Différencier les sentiments des pensées ne signifie pas qu’il faille absolument faire la chasse aux jugements, aux évaluations et aux pensées, et les éradiquer de notre vie. Ce qui est aidant, c’est simplement de ne pas leur donner le pouvoir, et de les voir comme le signe que quelque chose appelle à être entendu. Si je me surprends à penser « non mais pour qui elle se prend celle-là ! », je peux choisir d’aller plus loin, et d’écouter la part de moi qui est agacée lorsque « celle-là » se présente… Donc, nous pouvons remercier les jugements de nous mettre sur la voie d’une écoute plus profonde… que nous poursuivrons la semaine prochaine, avec l’écoute des besoins.
En attendant, vos commentaires sont les bienvenus !
à bientôt,
La Fannette
Hi Fannette,
alors, je ne sais pas si cela rejoint ce que tu nous exposes là, pour moi c’est raccourci; les émotions sont de l’ordre de la perception et les pensées, de la production, ce qui est extra c’est de pouvoir repenser à des émotions vécues !
Je te souhaite beaucoup d’émotions joyeuses avec ta famille, d’autres rien que pour toi, et toujours des pensées des plus positives.
Happy new year.
Bises,
Cécile
Merci Cécile pour ton commentaire éclairant. Oui, c’est extra de pouvoir penser à des émotions vécues, et du coup, de les faire vivre à nouveau. La pensée nous donne ce pouvoir, et nous avons aussi celui de les maîtriser, de les choisir, et du même coup, de choisir nos émotions!
Je te souhaite une année 2016 pleine de belles énergies!
à bientôt!
bises,
La Fannette