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fév 21, 2020 - CNV, parentalité    3 Comments

Et si on se réconciliait avec le cadre?

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Pauvre cadre… dans les débats sur la parentalité, et sur de nombreux groupes Facebook dédiés à l’éducation non violente, je le vois devenir le grand méchant loup qu’il faut à tout prix éradiquer de notre quotidien. A tel point que sa simple évocation provoque des levées de boucliers et des commentaires lapidaires d’une violence aussi aberrante qu’incohérente, dans des groupes qui se réclament de la bienveillance et de l’amour inconditionnel…

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Revenir au cœur de soi pour vivre des relations de cœur à cœur

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« Pour avoir de bonnes relations, c’est tout simple… Il suffit d’être poli, et gentil… »

sauf que:

Ce qui pour vous est poli, est peut-être pour moi de la goujaterie pure et simple…?

Et peut-être qu’un acte de gentillesse de votre part sera reçu par une autre personne comme une intrusion ô combien irrespectueuse dans son espace de liberté…?

Alors, non, être poli et gentil ne donne pas la garantie d’avoir de bonnes relations, et la politesse et la gentillesse ne forment pas un langage commun, universel, qui permet de communiquer avec tout un chacun de manière harmonieuse.

Car chacun a sa culture, chacun a son histoire et ses repères, et tout cela n’est pas un commun à tous les êtres humains.

Si nous voulons développer notre capacité à nous relier les uns aux autres, nous devons nous relier à ce qui nous est commun.

Or, quel être humain ne s’est jamais senti triste, ou joyeux? Quel être humain n’a jamais ressenti le besoin d’être accueilli, aimé, choyé?

Vous l’aurez compris, nos expériences et nos repères diffèrent, mais nos sentiments et nos besoins se rejoignent.

C’est pourquoi, pour développer la fluidité et l’harmonie dans notre manière de communiquer, nous avons tout intérêt à parler le langage de notre cœur.

Vous me direz, c’est bien joli tout ça, mais comment parler ce langage?

 

  • Avant d’utiliser le langage du cœur, il est en effet nécessaire de faire le chemin jusqu’à notre intérieur. Prendre le temps de sentir ce qui vit, ce qui vibre en nous: comment est mon corps en cet instant? Est-ce que je ressens des tensions, des nœuds quelque part en moi? Est-ce qu’une émotion se manifeste? De quoi me parle cette émotion? de quel besoin est-elle la messagère?

 

  • Et lorsque je suis en lien avec mon intérieur, je peux en témoigner à l’extérieur.

Cela ne se fait pas en un jour, c’est pourquoi il existe tant de formations et d’outils pour apprivoiser le chemin vers nous-même.

Parmi ces formations et outils, je vous conseille vivement…

  • Les ateliers que je propose, autour de la communication bienveillante: c’est par ici!
  • Vous pouvez aussi aller sur le site de la CNV (Communication Non Violente), c’est par là!
  • L’EFT, avec Caroline Burel, qui tout bientôt donnera une conférence gratuite, à laquelle vous pouvez vous inscrire en cliquant sur la bannière ci-dessous:

 

Webinaire ZEB en famille

Les petits jeux de l’ego: 1- vouloir avoir raison

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Cet article inaugure la série des « petits jeux de l’ego », dont le but est…

  • de mettre en lumière les stratégies qu’adopte notre adorable ego pour nous mener par le bout du nez,
  • de contrer ses tentatives tout en le rassurant.

 

Vouloir avoir raison…

quelle tentation ! Surtout quand on est persuadé jusqu’à la moelle que l’autre a tort!

Ce qu’il faut savoir, c’est qu’avoir raison ou tort est un débat qui se situe uniquement sur le plan des croyances et de l’ego, et non pas sur le plan du vivant.

Souvent, l’enjeu n’a rien à voir avec le sujet du débat.

Prenons un exemple :

-Un débat oppose des parents, les uns sont persuadés que les punitions sont nécessaires, et au service des enfants, les autres affirment qu’elles ne font qu’humilier et abaisser, et ne résolvent rien.

Si l’on se place sur le plan des croyances et de l’ego, on peut argumenter très longuement, et finalement se sentir coupés les uns des autres. Si l’on choisir de se placer sur le plan du vivant, et donc d’exprimer ses sentiments et ses besoins, on peut se rejoindre.

Voici ce que cela pourrait donner, à partir de notre exemple:

1) Les personnes qui participent à l’échange se placent sur le plan de l’ego.

-Je n’arrive pas à comprendre que vous utilisiez la punition. De plus en plus d’études prouvent que c’est inutile et néfaste, et que les enfants sont plus enclins à coopérer quand ils se sentent respectés.

-Où veux-tu en venir? tu crois que je ne respecte pas mes enfants, parce que je leur mets des limites?

-En un sens, tu ne les respectes pas. La punition les humilie, et ne les met pas du tout en face de leur responsabilité.

-Et toi, tu crois que tu respectes tes enfants, en les laissant tout faire? Ils n’ont aucun cadre, franchement je les plains.

-Tu confonds punition et cadre. C’est complètement différent. Et tu vois bien que, contrairement aux tiens, mes enfants savent résoudre leurs conflits sans venir nous faire suer toutes les cinq minutes, comme les tiens.

etc, etc… jusqu’à la rupture.

La discussion va devenir de plus en plus aigre, surtout si on vient la pimenter avec des reproches et des accusations puisées dans des souvenirs forcément subjectifs. Résultat: les acteurs du dialogue se sentent coupés les uns des autres, en colère, et continuent de ruminer une fois la discussion close. Ils se voient comme des ennemis, posent des étiquettes les uns sur les autres (les laxistes et les violents).

2) Les personnes qui participent à la discussion se placent sur le plan du vivant (ce que j’observe, ce que je ressens ici et maintenant, les besoins que je sens vivants, l’ouverture à ce qui est vivant pour l’autre).

-Quand je te vois mettre ta fille au coin, vraiment je me sens triste, j’ai de la peine pour elle. C’est tellement important pour moi que chacun soit accueilli tel qu’il est, avec bienveillance. Comment tu prends ce que je te dis?

-Je suis archi vexée. Je fais tout mon possible pour éduquer ma fille selon mes valeurs, et quand tu me dis ça, justement, j’ai vraiment besoin d’être accueillie telle que je suis, avec bienveillance ! Est-ce que tu réalises que tu es en train de me juger?

-C’est difficile pour toi d’accueillir ce que je te dis ?

-Ben oui, tu juges ma façon d’éduquer ma fille, quand même ! J’aimerais bien t’y voir, toi, avec une gamine hyperactive qui fait bêtise sur bêtise !

-Tu aimerais que je prenne la mesure de ce que tu vis avec elle?

-Oui, j’aimerais bien, moi aussi, recevoir la bienveillance que je suis sensée toujours offrir à mes enfants. J’en peux plus, je suis au bout du rouleau, et pour moi, mettre ma fille au coin parce que je pète un câble devant ses déboires est un moindre mal, étant donné mon état intérieur. J’ai plus envie de me féliciter de ne pas l’avoir giflée, que de me blâmer de l’avoir punie, tu vois.

-Oui, en fait, pour toi la coupe est pleine, tu as un énorme besoin d’empathie?

-Carrément, je suis complètement à bout, et j’aimerais mieux des encouragements plutôt que des jugements!

etc, etc… jusqu’à la résolution.

On voit bien que l’ego n’est jamais loin, et tente de nous reprendre le jeu des mains… (surtout pour la personne qui a le plus besoin d’empathie). L’enjeu est justement de revenir, régulièrement, à l’ici et maintenant, ce qui est vivant pour moi, ce qui est vivant pour toi. Et très vite, on se rend compte qu’en face de soi, on n’a pas un ennemi, mais un être humain vulnérable, comme nous, qui a besoin d’être accueilli avec bienveillance, comme nous.

Bien sûr, tout n’est pas rose, le plan de la communication authentique n’est pas celui des bisounours. De même que ce qui est vivant n’est pas uniformément rose…

finalement, le choix devant lequel on se trouve est le suivant:

je préfère…

rester en lien avec une idée, ou rester en lien avec la vie ?

Que vous inspire cet article? N’hésitez pas à laisser un commentaire!

à bientôt,

La Fannette

La fraîcheur de l’enfance: comment la préserver ?

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-Pourquoi on doit aller à l’école?

-Mais à quoi ça sert d’apprendre la grammaire?

-Pourquoi on détruit la forêt?

-Pourquoi on mange des animaux?

Ces questions peuvent passer pour naïves, anodines, voire inutiles pour certains. Pourtant ce sont de vraies questions, qui peuvent nous connecter au sens véritable de l’existence. Et ces questions, ce sont les enfants qui les posent.

Si l’on répond…

-Tu comprendras quand tu seras plus grand.

-Ce sont des problèmes d’adultes. Va jouer.

-Je ne sais pas. C’est comme ça et c’est tout.

… alors on passe à côté d’une remise en cause, d’une réflexion authentique, d’une connexion avec la vie et avec notre enfant.

Ce que j’appelle la fraîcheur de l’enfance est cette capacité à se relier à la vie, et cette inclinaison à la respecter. Pour moi, la fraîcheur de l’enfance fait partie de notre patrimoine spirituel, et il est important de la préserver.

 

L’ennemie n°1 de cette fraîcheur, de cette pureté, c’est la dualité.

Dès lors que l’on pose des repères en terme de dualité (ce qui est bien, ce qui est mal, les gentils, les méchants, le beau, le moche, les enfants sages, les enfants pas sages, etc, etc…), on brouille notre capacité à accueillir la vie telle qu’elle est, et l’on propose à notre enfant des ancrages qui sont déconnectés de la vie.

 

Que peut-on faire pour préserver la pureté de l’enfance,

ou la retrouver en soi?

De nos jours, les pratiques invitant à se relier à l’unité sont innombrables. Voici quelques propositions.

  • La Communication Non Violente: elle invite à se relier au vivant en soi et en l’autre, plutôt qu’à un règlement extérieur. Elle propose d’échanger à d’agir à partir du plan des besoins (et non à partir du plan des pensées). Pour en savoir plus, vous pouvez lire cet article, et visiter ce site.

 

  • Certaines pédagogies alternatives, comme l’approche Montessori, qui favorise l’enthousiasme dans l’apprentissage, et respecte le rythme de chacun. Pour en savoir plus, vous pouvez cliquer ici.

 

  • Les jeux coopératifs, qui favorisent une vision gagnant/gagnant. On trouve des explications pertinentes et des exemples sur ce site.

 

  • Les contes, les histoires qui nous relient à notre nature profonde, dans lesquels il n’y a plus de notion de gentil ou de méchant.

À ce propos je ne peux que vous conseiller le journal de Fanette et Filipin, qui paraît chaque saison, avec ses histoires, ses illustrations plus magnifiques les unes que les autres, ses astuces de bricolage et de cuisine, ses chants et ses jeux, tout cela en lien avec la nature et avec la fraîcheur de l’enfance. Dans « le coin des parents » du dernier numéro, vous pourrez retrouver mon article « Education : de la bienséance à la bienveillance ».

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Pour en savoir plus sur cette revue, c’est par ici !

Toujours dans ce chapitre contes et histoires, retrouvez mes livres par ici !

 

Si vous avez d’autres suggestions pour préserver la fraîcheur de l’enfance, n’hésitez pas à laisser un commentaire !

 

à bientôt,

La Fannette

 

 

 

Parentalité: arrêtons de confondre bienveillance et perfection!

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  • Est-ce quelque chose de violent d’imposer à un enfant de manger à table avec toute la famille?
  • Est-ce que je suis bienveillante si je dis « non » à ma fille lorsqu’elle veut aller jouer chez sa copine un jour où cela ne m’arrange pas?
  • Est-ce que je peux interdire les jeux vidéos à mon fils, et me considérer comme une bonne mère?

 

Ce genre de questions est récurrent chez bon nombre de parents qui ont à cœur d’élever leurs enfants avec bienveillance et respect.

On ne peut que saluer cette intention qui est au service de l’épanouissement des jeunes générations.

Ceci dit, parfois, quand j’entends certaines de ces questions, je me demande si parfois, à force de vouloir faire « bien », on ne crée pas de la crispation autour de cette question de l’éducation bienveillante.

Certaines personnes qui se présentent comme des spécialistes de l’éducation bienveillante vous donneront la liste précise de ce qu’il faut faire, et de ce qu’il ne faut pas faire, pour apporter à nos enfants le terreau de bienveillance  dont ils ont besoin pour s’épanouir.

On vous dira par exemple:

  • vouloir réduire le temps que votre adolescent passe devant un écran est une atteinte à sa liberté.
  • obliger un petit enfant à manger à table avec le reste de la famille est préjudiciable pour son épanouissement.
  • Voici ce qu’il faut faire, voici ce qu’il ne faut pas faire.

etc…

Je vous le dis clairement:

  • pour moi, dicter aux parents ce qui est violent ou bienveillant contribue à les déconnecter de leur confiance en eux, de leur propre bon sens, et même de leurs enfants.

En effet, si je permets à mon enfant de choisir son heure de coucher, parce que j’ai lu quelque part que c’était bon pour lui, tout en ignorant mes signaux intérieurs qui m’indiquent une autre marche à suivre…

je suis bel et bien déconnectée de moi, et de mon enfant!

Nous nous retrouvons devant un paradoxe assez tragique, finalement:

Nous voulons contribuer à ce que nos enfants soient écoutés, respectés dans leurs besoins, à ce qu’ils aient les clés pour se connaître et pour qu’ils sachent prendre soin d’eux… et pour cela, nous nous déconnectons de notre cœur, en cherchant à l’extérieur des réponses toutes faites.

Voilà l’exemple que nous leur donnons: « les réponses ne peuvent pas se trouver en moi, il faut que j’aille demander à des spécialistes ce que je dois faire dans ma situation »!

C’est pour cela que je fuis comme la peste toute méthode basée sur des listes d’actions à éviter ou à favoriser*.

Car non seulement ces stratégies concrètes…

  • ne prennent pas en compte la situation  particulière de chacun,
  • mais en plus elles nous confortent dans l’idée qu’il y a des bons et des mauvais comportements, encourageant par là-même une vision dualiste du monde, basée sur les jugements.

Mais alors, faut-il rester tout seul dans son coin, avec ses problèmes, et réagir au coup par coup, sans se donner ne serait-ce qu’une ligne de conduite?

J’y viens…

Il me semble que d’adopter une ligne de conduite en lien avec nos valeurs profondes peut nous aider à ancrer ces dernières au quotidien, et nous évitera bien des fois de tomber dans les écueils de la violence… à condition que cette ligne se base sur l’écoute de nos repères intérieurs plutôt que sur l’obéissance à des repères extérieurs!

De nombreuses pratiques peuvent nous aider à cultiver cette écoute. Celle que je connais le mieux est la Communication Non violente, axée sur une sensibilité aux sentiments et aux besoins en présence.

 

  • Si vous souhaitez aller plus loin, vous pouvez lire cet article.
  • Si vous souhaitez en savoir plus sur la Communication Non Violente appliquée à l’éducation, vous pouvez lire ce livre: être parent avec son coeur, de Inbal Kashtan

 


Si vous souhaitez réagir à cet article, n’hésitez pas à laisser un commentaire!

La Fannette

*Bien entendu, je ne remets pas en cause les garde-fous élémentaires qui protègent les enfants des maltraitances et des violences ordinaires.

10 pièges à éviter lorsqu’on commence à appliquer la CNV

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La CNV, ou Communication Non Violente, est une démarche qui vise à améliorer notre relation à nous-même et aux autres, créée dans les années 60 par Marshall Rosenberg.

Cette méthode remporte de par le monde un succès grandissant, ce dont je ne peux que me réjouir. ( Vous en aurez une présentation par ma chère amie Isabelle Padovani en cliquant ici, et par Marshall Rosenberg en regardant cette vidéo)

Ayant fait dix années de formation à la CNV, et côtoyant nombre d’adeptes de cette pratique, je pense avoir le recul nécessaire pour pointer les écueils où peut nous emmener un usage maladroit de la CNV.

Voici donc 10 pièges qui nous tendent les bras

lorsque nous débutons (et même lorsque nous poursuivons !) la CNV.

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