Comprendre les mécanismes de protection: sixième étape vers la paix
Pourquoi, lorsqu’on me dit certaines choses désagréables à entendre, ai-je de la difficulté à me relier au besoin qui est caché derrière ces paroles ?
Pourquoi est-ce que parfois, je n’ai même pas envie de discuter, j’ai juste à cœur d’avoir raison, et c’est tout ?
Pourquoi est-ce que je n’ai aucune confiance qu’il soit possible de discuter avec telle ou telle personne ?
C’est parce que si je creuse la question ne serait-ce que d’un millimètre, je vais tomber sur une mine, enfouie depuis des lustres. Une part de moi sait que si je regarde de ce côté-là, ça va faire mal, très mal. Alors cette part me protège, m’interdit l’accès à cette faille, et me fait croire que le plus important c’est d’avoir raison, ou de rester sur l’idée que l’autre personne est absolument indécrottable et qu’il est vain de vouloir entretenir un dialogue avec elle, sur certains sujets en tout cas. Et qu’est-ce que ça fait du bien, de croire ça !
Jusqu’au jour où il devient très douloureux de ne pas être en lien avec cette personne, parce qu’il s’agit d’un parent proche, d’un ami très cher, ou de notre conjoint. Et ce jour-là, on se retrouve devant une impasse: on se rend compte que si l’on veut continuer à se protéger, il va falloir éviter au maximum cette personne. En plus de notre muraille intérieure, on va devoir élaborer à l’extérieur des stratégies de fuite et d’évitement. On va se retrouver à mentir, à cacher des choses, à mettre en place tout un processus pour ne pas rencontrer « la zone dangereuse »… Et cette part de nous si précieuse, qui cherche à nous protéger, trouvera toujours de bonnes excuses: « Qu’est-ce que tu veux, je ne peux pas faire autrement, on ne peut pas discuter avec lui… »
… combien de temps pourra-t-on fonctionner de cette manière ?
… quelle énergie sera dépensée pour alimenter notre système de protection ?
… certainement beaucoup…
Plutôt que de continuer à perdre du temps et de l’énergie, on peut choisir la voie de l’écoute:
-S’écouter soi. Prendre le temps de se relier aux échos qui sont réveillés par les propos de l’autre personne. S’ils sont si douloureux à entendre, c’est parce qu’ils résonnent dans nos anciennes blessures. Il est important de les entendre, de les soulager, de prendre le temps qu’il faut pour cela. Pourquoi ne pas se faire aider ? S’il est si douloureux d’aller à la rencontre de soi-même, c’est parce qu’un centrage est nécessaire, on n’a pas toujours le recul adéquat pour s’accueillir avec sérénité.
-Écouter l’autre. L’écouter ne signifie pas que je lui donne raison ou que je m’engage dans la relation avec lui. Cela m’apaise, car il n’y a pas d’enjeu autre que la rencontre dans l’instant. Pour commencer, je peux simplement le laisser s’exprimer, en silence, sans intervenir. Puis, je peux mettre mon attention sur ma respiration, sur ce que je ressens quand je l’écoute et que je le regarde. Je peux ensuite me relier à ce que je perçois de son ressenti. Lui aussi est blessé. Cela lui fait certainement du bien de pouvoir s’exprimer sans être interrompu. A un moment donné, il me demandera certainement si j’ai compris ce qu’il veut dire. Alors, je pourrai simplement reformuler ce que j’ai compris, sans chercher à le convaincre, mais juste en étant avec lui. Avec son ressenti, avec ses besoins. Et puis, la magie se fera: je comprendrai ce qu’il ressent, je comprendrai pourquoi je suis restée fermée si longtemps à son ressenti, sans pouvoir l’expliquer avec des mots. La compréhension se fera d’elle-même, dans le corps. Alors je saurai que quelque chose s’est dénoué. Alors, je rencontrerai cette mine, à l’intérieur de moi: cette mine d’or, restée si longtemps sous la protection de mon mental infatigable !
Tant qu’ils ne sont pas désamorcés, les mécanismes de protection nous amènent dans des fonctionnements qui ne servent pas toujours la vie. A partir du moment où les pièges, les trappes, les murailles tombent, la fluidité s’installe dans nos relations… à nous-même et aux autres.
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A bientôt,
La Fannette