Nouvelle année: on arrête de se la raconter?
Parce que c’est la nouvelle année, on croit qu’on repart sur de nouvelles bases. On s’imagine que le passé est gommé, que le cahier de notre vie est vierge, comme celui de la rentrée, qu’on se promettait de ne pas tacher, cette fois. Alors Mental fait des plans sur la comète, tire la langue, appliqué, en faisant la liste des choses qu’on fera, promis, cette année. Ego, radieux, applaudit, car cette fois il y croit, cette fois c’est la bonne, cette fois, oui, il n’y a pas que l’année qui est nouvelle, nous le sommes aussi, nous voilà vide de toute souffrance, avide de toute puissance, nous voilà bien installé, à la proue du navire, cheveux aux vents, sourire aux lèvres…
Et puis… on jette un œil dans le miroir, et l’on voit bien que le cahier n’est pas neuf. Au bout de deux jours déjà, on fait le point sur les promesses tenues, et l’on constate que non, les ornières mortifères n’ont pas disparu par enchantement le 31 décembre à minuit.
Alors, plusieurs solutions s’offrent à nous. Ego nous suggère de nous auto-flageller, car décidément, on ne changera jamais. Mental ne baisse pas les bras, et nous concocte un programme de derrières les fagots, lever 6h00, jeûne intermittent, sport à gogo. Une part blessée vient nous tirer par la manche pour nous caler sous la couette avec un bon gros paquet de chips, pour nous réconforter. Une amie ou une tante nous suggère de nous bouger les fesses, enfin, si c’est pas malheureux, on n’est que le deux janvier, et toutes nos résolutions sont parties à vau l’eau!
C’est bien cela, notre drame. Soit on se bat contre le courant, à coups de rames exigeantes, soit on se laisse couler par le fond, de fatigue, d’avoir tant lutté. Un jour on s’épuise à suivre notre to do list, coûte que coûte, au prix parfois de notre santé, le lendemain, on lâche le fil rouge de nos désirs les plus beaux pour un plaisir fugace et destructeur.
Mais alors, que faire? comment différencier nos vrais élans des exigences, et comment garder le cap de notre vie rêvée?