Pour choisir votre vie, choisissez vos mots
Ce n’est pas un scoop : les mots ont un pouvoir créateur. Des tas d’explications ont déjà été fournies sur la question, de la plus scientifique à la plus incongrue. Je n’ai donc pas l’intention de défendre cette idée que je considère déjà comme une évidence. L’objet de cet article est plutôt de repérer, dans notre langage courant, les mots ou expressions qui peuvent insidieusement nous empoisonner l’existence, et de leur trouver des remplaçants plus en cohérence avec la vie que nous souhaitons.
La liste que je vous propose n’est bien entendu pas exhaustive, et ne demande qu’à être complétée par vos soins !
Parmi ces mots, certains ne font plus partie de mon vocabulaire, d’autres s’accrochent. Cet article est pour moi l’occasion de décider en conscience d’être attentive au langage que je favorise, afin de laisser plus de place dans ma vie pour la confiance. Si je repère des changements dans mon quotidien suite à cette « programmation », je vous tiens au courant !
1. J’y arriverai jamais !
Si vous souhaitez atteindre le summum du découragement et de l’impuissance, et vous préparer un scénario où l’échec tient le premier rôle, utilisez cette expression sans modération !
Mais alors, me direz-vous, que dire quand rien ne se passe comme prévu, qu’on en a assez, qu’on se décourage ? Comment extérioriser notre impuissance ?
Il n’est pas question de mettre le couvercle sur ce que l’on ressent, et de se la raconter, en proférant : tout va bien, tout est ok, je m’éclate, etc… non. Pourquoi pas, tout simplement, dire ce qui est, ce que l’on vit à l’intérieur, et ce que l’on souhaiterait, sans faire de spéculations sur l’avenir ?
Je suis découragée, j’aimerais que les choses se passent avec aisance et fluidité, par exemple.
2. Ce que je suis bête !
Jusqu’à aujourd’hui, j’utilisais cette expression à tout bout de champ, sitôt que je me trompais ou que j’oubliais quelque chose. C’est le genre de phrase anodine et insidieuse qui vient nous dévaloriser, mine de rien, jour après jour, et qui mérite amplement d’être illico remplacée. Je vous propose donc :
Oups
ça ne m’arrange pas d’avoir oublié mes clés ! Bon, en même temps ça stimule ma créativité pour trouver une solution…
Quelle farceuse je fais !
…
3. J’ai peur que…
Petit jeu : comptez le nombre de fois où vous prononcez cette phrase dans une journée… c’est révélateur de la place que tient la peur dans votre vie. Si on faisait plus de place à la confiance ? Un j’ai peur que tu tombes peut aisément être remplacé par un j’ai envie que tu gardes ton équilibre. Toute peur correspond à une envie : il suffit d’exprimer l’envie. De plus, quand vous dites : j’ai peur que… est-ce que vous êtes réellement en train de ressentir de la peur ? N’est-ce pas plutôt un réflexe de langage ? Si le langage a le pouvoir que l’on dit, il peut être précieux de changer ses habitudes, et de répandre des j’ai envie plutôt que des j’ai peur…
4. Il faut que…
Bon. Je sais, celui-là, il est ancré, archi ancré, et je connais peu de gens qui ont réussi à le recycler. Et pourtant ! Cette expression nous déconnecte de notre pouvoir, de notre élan, de notre envie… voici comment. Simple constatation grammaticale : le sujet (il) est impersonnel. Autrement dit, qui fait l’action ? Personne. Si vous ne voulez que cette tâche ne soit pas faite, dites : il faut que je fasse cette tâche. Ensuite, la notion d’obligation contenue dans l’expression ne nous relie pas à notre envie et à notre plaisir. Vous me direz : il y a des choses qui sont à faire, qui ne sont pas agréables à faire, mais on DOIT les faire, point. Je vous répondrai : chaque chose que nous avons à faire a pour racine une envie, un désir profond, un élan de vie.
Faire le ménage ? Pourquoi le faites-vous ? Parce que c’est obligé, ou parce qu’il est important pour vous d’avoir un intérieur agréable à vivre ?
Les comptes ? Vous les faites sûrement parce que cela vous tient à cœur de contribuer à une sécurité financière pour vous et votre famille.
Bref : derrière toute action que vous faites, il y a quelque chose de précieux , d’important, de vivant pour vous. Et cela n’est pas exprimé quand vous dites : il faut que. Et si l’on disait plutôt :
J’ai à coeur de…
J’ai très envie de…
ça me ferai plaisir de…
5. J’aurais dû…
Ce début de phrase est idéal pour toute personne qui projette de rester coincée sur son passé, d’entretenir des regrets, de saboter toute opportunité d’avancer. Ça marche très bien. Outre l’avantage de permettre de ressasser le passé, cette expression invite à se relier à son impuissance, puisque ce qui est fait ne peut être changé. Elle est d’une puissance dévastatrice absolument phénoménale et n’a d’égale que la corde au cou.
Pour ceux qui préfèrent aller de l’avant et tirer avantage des expériences passées, je propose :
Je regrette d’avoir fait ce choix, et en même temps j’ai appris…
Maintenant que j’ai fait cette expérience, je choisis de…
6. ça me gave, ça me gonfle, ça me tue, et toutes les expressions au sens figuré qui portent l’idée d’une destruction.
Encore une fois, il ne s’agit pas de faire comme si tout allait bien et de nier un sentiment d’exaspération. Ce sentiment peut-être exprimé tel quel, on n’est pas obligé de passer par toutes sortes de tortures et d’être gavé, gonflé, tué, noyé, etc… Notre langue est riche de vocabulaire émotionnel, autant en profiter :
je suis exaspérée, j’aspire à du calme…
je suis irritée, j’ai envie de retrouver de la tranquillité à l’intérieur…
je suis agacée, j’ai envie de prendre un temps pour me recentrer...
etc…
Et vous ? Quelles sont les expressions que vous souhaitez changer, ou que vous avez déjà changées ? N’hésitez pas à les partager en commentaire !
À bientôt
La Fannette