4 étapes pour une communication en lien avec notre vraie nature

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A travers cet article, je souhaite rendre hommage à Marshall Rosenberg, à qui l’on doit le processus de la Communication Non Violente, et qui nous a quittés le 7 février.

On a tous envie d’une communication honnête et spontanée, qui ne nous oblige pas à nous creuser continuellement la tête.

Parfois, quand on dit les choses « comme elles viennent », on réalise qu’on ne crée pas forcément, dans la relation, l’harmonie que l’on souhaite y trouver. C’est tout simplement que notre manière habituelle de dire les choses ne correspond pas à notre nature. Notre nature nous pousse à prendre soin de nous et des autres. Notre nature est de contribuer à la vie.

Mais alors, pourquoi, parfois, on se fait du mal, pourquoi est-ce qu’on crée des nœuds dans nos relations ?

Tout simplement parce que nous avons désappris notre nature. Nous avons installé en nous des programmes de fonctionnement qui nous ont amenés à ressentir de la honte ou de la culpabilité, qui nous ont encouragés à nous comparer aux autres, à nous dévaloriser, bref, de magnifiques programmes de dysfonctionnement!

Comment désinstaller ces programmes, et nous relier à notre véritable nature ?

 

  • Pour communiquer d’une manière qui soit en harmonie avec notre nature, nous pouvons ancrer quatre nouvelles habitudes de manière consciente.

 

1.  Parler de soi.

« Si on veut bien s’entendre, il est essentiel d’apprendre à dire à l’autre sa propre vérité plutôt que de lui balancer ses quatre vérités ! » Anne Van Stappen

En effet, si nous faisons à l’autre des reproches, si nous le jugeons, est-ce qu’on laisse une place au dialogue ?

« Tu es toujours en retard, on ne peut pas compter sur toi, tu n’as vraiment aucune considération pour les autres… »

En entendant cela, il y a de fortes chances que notre interlocuteur cherche à se défendre en nous renvoyant la balle…

« Mais non, c’est toi qui mets la pression à tout le monde et qui es beaucoup trop exigeante, tu devrais te lâcher un peu, tu deviens vraiment pénible en vieillissant, etc, etc… »

Si je parle de moi, et que j’exprime mes sentiments, je n’empiète pas sur la bulle de mon interlocuteur. Je fais la part des choses entre ce qui m’appartient et ce qui lui appartient.

« Je suis fâchée, on avait dit qu’on partirait à neuf heures, j’ai horreur d’être en retard, ça me met dans un stress pas possible… »

Il est probable que si j’en reste à cette formulation, même si je ne parle que de moi et que je ne projette rien sur l’autre, il ressente tout de même de la culpabilité, et cherche à se justifier ou à minimiser ce qui m’arrive. D’où l’intérêt du deuxième point:

2.  Tendre une perche à l’autre.

Cette perche, c’est juste une petite question, qui vient ouvrir le dialogue. Dans mon exemple, ça pourrait être:

« Je suis fâchée, on avait dit qu’on partirait à neuf heures, j’ai horreur d’être en retard, ça me met dans un stress pas possible… tu comprends ce que je ressens? »

Ainsi, je peux vérifier que j’ai bien été comprise, et si l’autre me dit « Oui, tu es encore furieuse contre moi… » je vais pouvoir préciser que je suis furieuse, effectivement, mais que je ne suis pas dans le reproche. Nous avons tellement l’habitude de fonctionner en mode reproche, culpabilité, accusations, qu’au début, nous aurons souvent à préciser: « je ne suis pas en train de te faire un reproche, je suis en train de te partager ce que je ressens. Je suis en train d’exprimer une insatisfaction. »  Et je vais pouvoir dire aussi d’où vient cette insatisfaction:

on pourrait croire qu’elle vient de ce que l’autre a fait, ou de ce qu’il n’a pas fait. En fait, elle vient d’un besoin en moi qui n’a pas été nourri dans cette situation.

3.  Se relier à ses besoins.

Tant que j’imagine que l’autre est à l’origine de mon insatisfaction, je me donne peu de chances de faire évoluer la situation: en effet, s’il a le pouvoir de me satisfaire ou pas, je ne suis plus aux commandes de ma vie.

Si je me relie à mes besoins, qui sont à la racine de mes émotions, je reprends ma responsabilité. Dans mon exemple, je peux exprimer que j’ai besoin de fiabilité, ou d’être rassurée, ou d’organisation…

Qui est mieux placé que moi pour prendre soin de mes besoins ? Personne.

Comment est-ce que je peux prendre soin de mes besoins dans une situation où je suis en interaction avec quelqu’un d’autre ? En lui demandant quelque chose.

4.  Faire une demande.

Une fois que j’ai exprimé à l’autre comment je me sens, les besoins que je sens vivants en moi, et que j’ai envie de nourrir, je peux l’inviter à faire quelque chose qui me soutienne, qui m’aide à satisfaire mon besoin. Je pourrais par exemple lui demander s’il est d’accord pour téléphoner à nos hôtes pour prévenir de notre retard, ou bien je pourrais lui demander s’il est d’accord pour que j’installe un planning avec des horaires sur le mur de la cuisine, etc, etc… En bref, en faisant cette demande, je suis en train de me donner les moyens d’installer une relation de coopération avec mon interlocuteur: je lui donne l’occasion de contribuer à la satisfaction de mes besoins. Et comme il est dans sa nature de contribuer à la vie, il y a de fortes chances pour qu’il accède à ma demande avec plaisir, surtout si j’ai pris soin de ne pas lui faire assumer mon insatisfaction.

S’il se ferme au dialogue, c’est certainement qu’il a besoin d’être entendu, lui aussi, sur ce qu’il ressent. Dans un prochain article, j’aborderai cette notion d’écoute.

En attendant, vous pouvez aller faire un tour sur le site de la communication non violente.

N’hésitez pas à laisser un commentaire sur ce que cet article vous inspire !

A bientôt !

La Fannette

 

6 Comments

  • J’ai l’impression que ces conseils pourrait également s’appliquer à la vie de couple. J’ai souvent eu à faire à des questions du genre : » Tu comprends ce que je ressens ? « .

    En tout cas c’est un très bon article.

    Cordialement Matthieu Orduna.

    • Merci Matthieu. Je serais curieuse de savoir comment tu as réagi à ce genre de questions? Est-ce que ça t’a plutôt invité à te mettre en lien avec l’autre personne ou bien au contraire est-ce tu as été plutôt agacé?

  • Article oh combien intéressant ! Nous ne savons pas communiquer les uns avec les autres, au niveau de notre cercle familiale, professionnel… Avec nos enfants déjà, nous leur transférons nos mauvaises habitudes.
    Merci La Fannette pour ces bons conseils à mettre en pratique dès maintenant.
    Cordialement

    • Merci Odile

  • C’est vrai que dans la famille , couple, enfants, parents, petits enfants, grands parents, amis, les ex., nombreuses seraient les raisons de mieux communiquer, avec douceur pour soi-même et pour les autres; et avec réalisme aussi, ce qui est peut-être plus difficile car je remarque par exemple que j’ai tendance à confondre mes besoins et ceux des aures :je m’oublie pour le besoin de untel, ou j’attribue à untel mon besoin (il a forcément le même que moi !) …bref, cela demande reflexion et de changer cette relation « à l’instinct » et pulsionnelle .
    Ma motivation à ce moment là ? partage et harmonie, bonheur…
    Mais aussi en payer un prix qui peut paraître exorbitant dans un premier temps : laisser une part de soi et l’offrir en cadeau….
    Si nos enfants en héritent, quel trésor!

    • Confondre ses besoins avec ceux des autres… eh oui, c’est le gros piège, merci de nous le rappeler ! Et finalement, pour le déjouer, c’est simple: dans la relation, passer de l’implicite à l’explicite. Facile à dire, effectivement… quand les habitudes sont ancrées, il faut du temps pour les repérer, et les changer petit à petit…

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