Deux parts de soi: l’aigle et la tortue

aigletortue

 

Si à l’intérieur de chacun de nous de résidait qu’un ego, la vie serait beaucoup plus simple. Nous n’aurions à composer qu’avec une couleur de personnalité, avec une blessure, avec une voix. Mais en réalité notre personnalité se compose de multiple de voix qui tentent de se faire entendre, qui se succèdent aux commandes de notre vie, à moins que nous ne parvenions à ouvrir un espace pour les écouter et les faire coopérer au mieux.

Je reviendrai sur ce sujet des multiples aspects intérieurs. Aujourd’hui je vais m’intéresser à deux voix intérieures que j’appelle l’aigle et la tortue. (Cela ne vous empêche pas d’approfondir le sujet de la coopération entre votre multiples aspects intérieurs en regardant cette vidéo de mon amie Isabelle Padovani)

Si j’ai envie de consacrer mon article à ces deux parts aujourd’hui, c’est parce que je constate que chez beaucoup d’entre nous, elles cohabitent parfois difficilement, et que leurs frictions peuvent nous empêcher d’avancer dans notre réalisation.

Mais laissez-moi vous les présenter.

La tortue

  • La tortue se focalise sur le quotidien. Sur son chemin, elle s’intéresse aux moindres aspérités de la route, et parfois, un petit caillou peut devenir pour elle un obstacle infranchissable.  Elle a tendance à se protéger de ce qui pourrait la déstabiliser, remettre en cause ses repères. Lorsqu’elle se sent perdue, elle se retire sous sa carapace, au mieux pour méditer et retrouver ses repères intérieurs, au pire pour s’engourdir, s’anesthésier, et ne plus penser à ce qui la tracasse.
  • Lorsque la coopération avec l’aigle se passe bien, elle est capable de patience, de persévérance et d’endurance. Elle sait équilibrer ses journées, répartir son énergie équitablement entre « l’être » et le « faire », prendre soin d’elle et de ceux qui l’entourent.
  • Quand la coopération avec l’aigle est mise à mal, qu’elle n’est pas reconnue pour les efforts qu’elle fournit, elle a tendance à s’embourber dans le quotidien, à développer des addictions, à procrastiner, et à se dévaloriser constamment.

 

L’aigle

  • L’aigle a développé une vue d’ensemble. Il est souvent focalisé sur un idéal, un but à atteindre. Il est soucieux de notre évolution et de la réalisation de nos rêves. Ses grands projets peuvent stimuler chez la tortue des bouffées d’enthousiasme qui lui donnent envie de déplacer des montagnes, aussi bien qu’un découragement plombant qui la cloue au sol.
  • L’aigle ne veut pas s’embarrasser du quotidien. Pour lui, il n’y a pas de vie routinière ni d’amour sans grand A qui vaille d’être vécu. L’intensité et l’absolu doivent être au rendez-vous… mais ce rendez-vous est toujours loin devant, toujours fuyant, car l’aigle est toujours en mouvement. S’il s’arrête, c’est pour regarder les choses de haut et faire le point.
  • Lorsqu’il parvient à entendre les besoins de la tortue, et à se faire comprendre d’elle, l’aigle est capable de beaucoup de clairvoyance, et d’une intelligence aiguë tirée directement de son expérience. Guide, il accepte de se faire guider lui-même par le vent de l’intuition, porté par la confiance de la tortue.
  • Quand au contraire la communication passe mal entre ces deux parts, l’aigle peut se déconnecter de la réalité, partir dans des délires inaccessibles pour la tortue, et lui en vouloir de ne pas mettre d’énergie au service de ses rêves. Il devient alors amer, aigri, idéaliste déchu qui crache sur la société, le monde, ou que sais-je, du moment qu’il trouve un responsable à la chute de son idéal.

 

L’aigle et la tortue sont intimement liés dans leur besoin de sens. Quand l’aigle est déconnecté de son but, la tortue ne parvient pas à faire ses tâches quotidiennes. (par exemple: à quoi bon m’investir dans cette maison si je ne sais pas si je vais y rester ou si je vais déménager?), quand la tortue ne trouve plus de goût au quotidien, l’aigle adopte des stratégies de fuite.

 

Maintenant que les présentations sont faites, voyons comment la relation entre ces deux parts peut être déterminante pour notre évolution.

Lorsqu’on n’a pas conscience que plusieurs parts cohabitent à l’intérieur de nous, on peut être déstabilisé par notre inconstance: après avoir cogité une bonne partie de la nuit sur la direction que l’on veut donner à notre vie (l’aigle était à l’œuvre, profitant de notre insomnie), nous voilà le matin happé par nos vieilles habitudes, à poser des actes diamétralement opposés à ceux que l’on visualisait mentalement sous notre couette (la journée, la tortue reprend les commandes, sans s’embarrasser des états d’âme de l’aigle. Elle a un quotidien à gérer, une stabilité à garantir). On s’imagine alors qu’on ne sait pas ce qu’on veut, et qu’on est incapable de tenir une direction.

Mais si l’on prend conscience qu’à l’intérieur, il y a plusieurs aspects qui se disputent la barre du navire, on comprend que notre cap peut changer chaque fois que le pilote change.

Pour éviter de faire du sur-place ou de tourner en rond,  nous avons à identifier les besoins de chacune de nos parts (dans cet article, vous trouverez des astuces pour identifier les besoins), et à laisser émerger des stratégies qui puissent répondre à la fois aux besoins de l’une et aux besoins de l’autre.

Voici deux exemples:

  • Gaël a trente ans, et deux jeunes enfants. Sa femme, Lucie, travaille à l’extérieur, tandis que lui se consacre aux enfants la plupart du temps. Voilà deux ans qu’il est dans cette situation, et si sa part « tortue » s’en accommode assez bien, malgré une fatigue latente, sa part « aigle » montre des signes d’impatience. Cela se manifeste par des accès de mauvaise humeur et de jalousie envers sa femme qui gravit les échelons dans l’entreprise où elle travaille. Quand Gaël identifie les besoins de sa part « aigle » (évolution, accomplissement, créativité), et de sa part « tortue » (repos, temps pour soi), il lui vient l’idée de faire garder ses enfants une journée par semaine pour se consacrer à un projet qui lui tient à cœur (créer une activité sur internet). Sa part aigle retrouve alors la confiance que les choses avancent, et sa part tortue trouve du plaisir à travailler dans le calme.

 

  • Elodie alterne les périodes de grande euphorie et les moments d’apathie. Pendant ses accès d’enthousiasme, elle se lance dans des nouveaux projets, tous plus fantasques et démesurés les uns que les autres. Au bout d’un moment, elle abandonne ses projets et tombe dans la déprime… jusqu’au jour où lui vient une idée absolument fantastique, qui va lui changer la vie. Et ainsi de suite! En fait, la part « Aigle » d’Elodie est tyrannique: elle l’entraîne dans des projets que sa part « tortue » ne peut assumer au quotidien. Cette dernière, mise en échec, perd confiance et s’enlise dans la mésestime de soi et la déprime. Ainsi, se succèdent à la barre un aigle survolté et une tortue blessée. Pour retrouver un équilibre, Elodie décide de se mettre à l’écoute de ses parts, et de les aider à s’entendre l’une l’autre. Sa part « aigle » réalise que la part « tortue » a besoin d’être encouragée et valorisée. Sa part « tortue » comprend que la part « aigle » aspire à faire des pas tangibles et mesurables vers une vie plus intense et palpitante. Elodie met en place un rituel quotidien, dans lequel, entre autres,  ses parts échangent de la gratitude.

J’ai trouvé ce défi de communication entre ma part « aigle » et ma part « tortue » particulièrement difficile à relever lorsque j’étais jeune maman. D’autant plus qu’à cette époque, je n’avais pas encore développé une conscience aussi aiguë de mes différentes parts.

Aujourd’hui de nombreux soutiens existent pour relever ce défi. parmi tous ces soutiens je ne peux que vous conseiller celui de Caroline Burel, qui accompagne depuis plusieurs années les mamans. En ce moment, Caroline propose un suivi de 5 jours pour découvrir ses ressources intérieures, et surtout, s’en servir. Pour découvrir, c’est ICI.

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au plaisir,

La Fannette

2 Comments

  • Merci La Fannette pour la newsletter et cet article, j’adore !!! Avec tendresse, bien à toi

    • Merci Fanny, j’apprécie ton retour encourageant!
      au plaisir

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